Un rapport sénatorial alarmant indique que 35 000 ponts en France présentent des signes de dégradation, certains étant si détériorés qu'ils menacent de s'effondrer.
La situation est d'autant plus préoccupante que de nombreux ponts, comme celui suspendu au-dessus de la Loire à Bonny-sur-Loire, n'ont jamais été rénovés depuis leur construction après la guerre. Avec un pylône en béton fatigué et des câbles en acier rouillés, l'inquiétude s'intensifie. Jean-Michel Morin, adjoint au maire, souligne : "Il ne faudrait pas qu'il y ait un poids lourd qui tombe au milieu de la Loire". Les résidents, à leur tour, expriment leur anxiété face à un pont qui, malgré l'interdiction de passage pour les poids lourds, reste emprunté par des véhicules lourds, augmentant ainsi les risques d'accidents.
Certains ponts exigent des réparations énormes. Sandrine Eugène, directrice des infrastructures du département du Loiret, estime que la remise à niveau du pont de Bonny-sur-Loire pourrait dépasser 40 millions d'euros. Cela soulève des questions sur les priorités budgétaires des collectivités locales et de l'État dans une période où les ressources sont limitées.
À Val Buëch-Méouge, dans les Hautes-Alpes, le maire Gérard Nicolas doit faire face à la gestion de 23 ponts, dont cinq sont considérés comme à risque. "Chaque pont nécessite une consolidation d'environ 150 000 euros, et il faut un soutien financier qui tarde à se concrétiser", explique-t-il. Le maire s'inquiète du temps que prennent les processus de demande de subventions, allant jusqu'à six mois avant d'obtenir des réponses.
Ce problème de sécurité n'est pas isolé. Des incidents récents, comme la chute d'un camion dans le Gard l'année dernière sans faire de victimes, rappellent que les ponts dégradés posent réellement des menaces pour la circulation. Autre exemple tragique, un pont s'est effondré près de Toulouse, causant la mort de deux personnes il y a six ans.
Face à ces tragédies évitables, un consensus semble se dessiner sur la nécessité d'agir rapidement. Les experts et les élus plaident pour un investissement massif dans les infrastructures pour garantir la sécurité des usagers. Le défi est de convaincre les décideurs d'allouer les fonds nécessaires pour pallier cette crise d'infrastructures, afin que les ponts de France deviennent à nouveau des symboles de fiabilité plutôt que des sources d'angoisse. Cette situation souligne l'urgence d'une action collective et coordonnée pour redresser cette faillite infrastructurelle. Le moment est venu pour les citoyens, les élus et l'État de se mobiliser afin d'éviter le pire.







