Des travaux indispensables au Val de Cisse-Vouvray
Le 11 décembre, lors d'une réunion du Conseil communautaire du Val d’Amboise, un sujet crucial a été mis sur la table : les digues. Le président Yves Aguiton a qualifié la situation de « colossal », révélant une estimation d’investissement allant de 12 à 15 millions d’euros sur plusieurs années. Ce projet vise à renforcer le système d’endiguement dans une zone qui protège quatorze communes, allant de Blois à Rochecorbon.
Le but ultime est d’atteindre un niveau de sécurité appelé T50, capable de résister à une crue centennale. Les inondations de 2021 et 2023 ont été des rappels inquiétants de la nécessité d'améliorer ces infrastructures, alors que ces phénomènes extrêmes deviennent de plus en plus fréquents. Le président de la communauté, dans une note presque fataliste, a souligné : « C’est le début. » Et cela pourrait être le début d’un long processus.
Financement et inquiétudes financières
La CCVA (Communauté de Communes du Val d’Amboise) a dû prendre des responsabilités supplémentaires, notamment parce que d'autres collectivités, comme celle de Blois, ont déjà effectué des travaux anticipés. « Nous, ils ne l’ont pas fait », a regretté le président. Il est crucial d'assurer une cohérence hydraulique, et c'est pourquoi la maîtrise d’ouvrage a été confiée à l’Établissement public Loire, une entité dédiée à la gestion des risques d’inondation.
L’un des points les plus préoccupants reste le financement. Bien qu’un soutien au niveau de 80 % soit prévu par le Fonds Barnier, le reste à charge pourrait poser problème. « Dix pour cent, ça ne fait pas zéro », a averti Aguiton, qui redoute que la taxe Gemapi, destinée à financer ces projets, ne soit pas suffisante. La communauté ne peut pas se permettre d’emprunter pour couvrir les coûts liés à un problème qu’elle n’a pas créé, ajoutant une couche de complexité à cette équation financière.
Plusieurs experts s'accordent à dire que sans un soutien renforcé de l'État, les collectivités locales pourraient se retrouver dans des situations précaires. Jean-Pierre Joly, hydrologue au CNRS, a déclaré : « Ignorer ces infrastructures essentielles pourrait nous coûter bien plus cher à long terme en termes de dégâts matériels et humains. » Ainsi, la question demeure : quelles mesures seront mises en place pour garantir la sécurité des territoires riverains de la Loire ?







