Lors du récent sommet UE-Balkans occidentaux à Bruxelles, le Monténégro a de nouveau attiré l'attention sur ses ambitions européennes. Déjà unique parmi les pays candidats pour avoir adopté l'euro comme monnaie officielle, le Monténégro pourrait devenir le 28e État membre de l'Union européenne d'ici 2030. Marta Klos, commissaire européenne à l'élargissement, a qualifié cette perspective de "réaliste".
Le rapport sur l'élargissement publié par la Commission européenne le 4 novembre a mis en avant les avancées du Monténégro, saluées par Bruxelles. Lors d'un forum à Bruxelles, le président du Conseil européen, Antonio Costa, a même suggéré que le pays pourrait être intégré dès 2028.
L'adhésion, un chemin semé d'embûches
Devenir membre de l'UE n'est jamais une mince affaire. Le processus est long et complexe, nécessitant l'unanimité des États membres. Depuis son indépendance en 2006, le Monténégro a fait des progrès significatifs, obtenant d'abord un accord de partenariat avec l'UE en 2007, suivi d'un accord de stabilisation et d'association. La candidature officielle a été soumise en 2008, et le statut de candidat a été octroyé en 2010.
L’euro comme premier pas vers l’intégration
Adoptant l'euro sans être membre de la zone euro, le Monténégro utilise cette devise depuis son indépendance. Ce choix stratégique confirme son aspiration européenne. À l'heure actuelle, deux options se présentent : conserver l'euro ou passer temporairement à une monnaie transitoire pendant le processus d'adhésion à la zone euro. Toutefois, aucune décision définitive n'a encore été prise par Bruxelles.
Le soutien populaire à l'adhésion est fort, avec plus de 80% des Monténégrins en faveur de cette intégration. Le Parti Démocratique des Socialistes (DPS), qui a longtemps été au pouvoir, soutient cette démarche. Après des élections législatives récentes, le nouveau mouvement centriste "L’Europe maintenant !" a intensifié les efforts pour intégrer le Monténégro dans l'UE. Le Premier ministre Milojko Spajić et le président Jakov Milatović ont exprimé des opinions optimistes, affirmant que "l'élargissement est la meilleure stratégie face à la Russie" et que l'adhésion pourrait servir de modèle pour les autres pays candidats.
Un modèle pour les Balkans
Le Monténégro souhaite se positionner comme un modèle de réformes pour ses voisins. Le président Milatović a affirmé que "le Monténégro harmonise pleinement sa politique étrangère avec celle de l'UE". Lors de la visite d'Ursula von der Leyen à Podgorica, elle a déclaré que le pays était "le plus avancé sur la voie de l'adhésion à l'UE".
Le besoin d'élargissement a été souligné par le vice-Premier ministre Filip Ivanović, qui a insisté sur l'importance du processus pour la crédibilité de l'UE, déclarant : "Si l'élargissement ne se concrétise pas, le concept même de l'Union européenne perd sa crédibilité." Cette pression sur l'UE montre que le Monténégro est déterminé à clôturer les chapitres de négociations en cours après treize ans d'attente.
En somme, alors que le Monténégro avance avec assurance vers l'intégration européenne, le soutien international et les efforts réformateurs pourraient bien faire de ce petit pays des Balkans un exemple à suivre dans la région.







