Emmanuel Macron a annoncé la tenue d'une réunion le 16 janvier prochain avec les élus de Nouvelle-Calédonie, dans le but de "poursuivre le dialogue" concernant l'avenir institutionnel du territoire. Cette rencontre vise aussi à "apporter des clarifications" sur l'accord de Bougival, signé en juillet dernier, comme l'a révélé un message destiné aux élus et relayé par l'AFP.
Ce rassemblement s'inscrit dans le cadre des discussions amorcées lors du Sommet pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, qui s'était tenu le 2 juillet au palais de l'Elysée. Dans sa lettre, Macron a fait part de son souhait d'organiser un nouvel échange pour explorer de nouvelles perspectives politiques en impliquant les élus locaux.
Cependant, cette initiative est perçue avec prudence, alors que la dynamique autour de l'accord de Bougival semble de plus en plus fragile. Le gouvernement a récemment confirmé que le projet de loi pour une consultation anticipée des Calédoniens sur cet accord ne sera pas présenté lors du prochain conseil des ministres, ce qui soulève des interrogations quant aux intentions derrière cette rencontre.
Les réactions des élus sont partagées : Nicolas Metzdorf, député calédonien, a exprimé ses craintes quant à la possibilité d'une réouverture des négociations par le FLNKS, principal mouvement indépendantiste, qui pourrait amener des revendications supplémentaires. De leur côté, les loyalistes, regroupés autour de la droite anti-indépendance, insistent sur le fait qu'ils ne reconsidéreront pas les compromis établis dans l'accord.
Signé en juillet dernier, l'accord de Bougival, qui prévoit l'établissement d'un statut constitutionnel pour la Nouvelle-Calédonie, a rapidement été rejeté par le FLNKS après son adoption. Même si de nombreuses forces politiques soutiennent encore l'accord, des amendements sont jugés indispensables pour susciter un consensus.
La situation est d'autant plus préoccupante après les violences survenues au printemps 2024, qui ont entraîné la mort de quatorze personnes. La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, a même proposé une consultation citoyenne anticipée pour mars 2026, bien que cette proposition ait suscité des critiques et des doutes parmi les acteurs politiques. L'Union nationale pour l'indépendance a conditionné son soutien à des modifications, et le Congrès calédonien a confirmé qu'il n'existait pas de consensus autour de l'accord actuel.
Début décembre, le Parti socialiste a également demandé au Premier ministre de "suspendre" toute action concernant cette consultation, soulignant l'absence de base solide pour avancer. La complexité de la situation requiert une attention sérieuse de la part de tous les acteurs impliqués, avec des attentes croissantes concernant le résultat de la réunion du 16 janvier.







