L'ex-président bolivien Luis Arce a été placé en détention provisoire le 12 décembre, suite à son arrestation à La Paz dans le cadre d'une enquête pour corruption liée à son époque en tant que ministre de l'économie. Lors d'une audience virtuelle, le juge Elmer Laura a ordonné son incarcération à la prison de San Pedro, une structure destinée aux détenus de droit commun. Le parquet a formulé une demande de détention provisoire de trois mois pour l'ancien président.
Arce est accusé d'avoir orchestré des transferts de fonds publics à des dirigeants paysans pour le développement de projets agricoles, de nombreuses initiatives étant restées inachevées. Les transferts, jugés irréguliers, auraient été effectués via le Fonds public pour le développement des peuples indigènes originaires, désormais dissous. Il fait face à des accusations de "manquement aux devoirs" et de "conduite antiéconomique".
« Je suis absolument innocent des accusations qui me sont portées, qui sont motivées par des raisons politiques », a déclaré Luis Arce depuis son commissariat, selon des sources rapportées par l’AFP. Au terme de l'audience, il a été escorté vers la prison de San Pedro.
Une crise économique exacerbée
Arce a quitté la présidence le 8 novembre, mettant fin à près de vingt ans de gouvernements socialistes inspirés par Evo Morales. Le nouveau président, Rodrigo Paz, a rapidement accusé l'ancienne administration de laisser derrière elle un État en déliquescence, évoquant des gestions douteuses et des cas de corruption. Soupçonnant une mauvaise administration, le régime actuel a lancé des audits dans les entreprises publiques et a déjà inculpé plusieurs anciens dirigeants de la compagnie pétrolière d'État YPFB pour corruption.
La Bolivie traverse actuellement l'une de ses crises économiques les plus graves depuis quarante ans, aggravée par une pénurie sévère de dollars, un fait qui complique d'avantage la situation économique et sociale du pays. Les observateurs, dont certains experts en économie bolivienne, soulignent que les tensions politiques ajoutent une couche de complexité à la gestion de cette crise.
Les événements entourant l'arrestation de Luis Arce ne sont pas seulement un problème de droit, mais une répercussion directe sur le paysage politique du pays, révélant des divisions profondes et un climat de méfiance entre les différents acteurs de la scène politique bolivienne. Cette situation continue d'évoluer, et les prochaines semaines pourraient s'avérer déterminantes pour l'avenir de la Bolivie.







