Dans une atmosphère de tension et d'impatience, Donald Trump a récemment partagé son exaspération vis-à-vis des pourparlers sur la guerre en Ukraine, ciblant à la fois le gouvernement ukrainien et le Kremlin. Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a relayé ses propos, insistant sur le désir de Trump de voir des actions concrètes plutôt que des discussions stériles.
« Il en a assez des réunions sans substance. Il veut que cette guerre prenne fin », a-t-elle déclaré. Précédemment, l'administration américaine avait proposé un plan pour résoudre le conflit qui, bien qu'initialement centré sur les exigences russes, a été modifié par Kiev après une série de négociations à Genève et en Floride.
Les enjeux cruciaux de Donetsk
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment précisé que la dernière version du plan, enrichie de propositions ukrainiennes, avait été soumise mais reste confidentielle. Selon lui, deux questions majeures doivent encore être abordées : le contrôle de la région de Donetsk, foyer des combats, et le statut de la centrale nucléaire de Zaporijjia, actuellement sous contrôle russe.
La région de Donetsk, avec 80 % de son territoire occupé par la Russie et voisin de Lougansk, est un axe stratégique pour le Kremlin. Depuis 2022, Moscou revendique l'annexion de ces territoires ainsi que de Kherson et Zaporijjia, où une occupation partielle est toujours en cours.
En conférence de presse, Zelensky a souligné que Washington observait les forces ukrainiennes se retirer d’une portion de Donetsk pour permettre la création d'une « zone économique libre » ou d'une « zone démilitarisée ».
Une solution en vue ?
Pour compenser cette concession, les forces russes pourraient se retirer de certaines zones des régions de Soumy et Kharkiv, mais continueraient à maintenir leur emprise sur Kherson et Zaporijjia. Cette proposition, bien que controversée, a suscité des réserves de la part de Zelensky, qui s’interroge sur la gouvernance de ces territoires dans le cadre d'une future « zone économique libre ».
Mykhaïlo Podoliak, conseiller auprès de Zelensky, a commenté cette dynamique, affirmant qu'une « zone démilitarisée devra exister de part et d'autre de la ligne » de séparation, soutenue par un contingent étranger. Il a qualifié cela de solution naturelle pour mettre fin au conflit, malgré le fait qu'une partie du territoire restera sous contrôle russe de facto.
« Qui va gouverner ce territoire ? », a questionné Zelensky, précisant qu'il n'attend pas de réponses claires de Washington. Pour lui, les enjeux territoriaux doivent éventuellement être soumis à un « référendum ». Il est, par ailleurs, prêt à organiser des élections présidentielles, avec l'appui des États-Unis et de l'Europe pour garantir la sécurité du scrutin en Ukraine.
Face à cette situation complexe, les experts expriment un mélange d'espoir et d'inquiétude. Le Monde rapporte que la route vers la paix semble encore semée d'embûches, alors que les deux camps peinent à trouver un terreau commun pour une négociation durable.
