À partir du 1er janvier, la France amorce un tournant dans le domaine de la performance énergétique des logements. Avec la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), certains logements, en particulier ceux chauffés à l'électricité, pourraient sortir de la classification des "passoires thermiques". Ce changement de calcul alignera le pays sur les normes européennes, facilitant ainsi l'amélioration du classement énergétique de nombreuses petites surfaces.
Pour être plus précis, d’ici quelques jours, l’électricité sera moins pénalisante dans le calcul du DPE, ce qui permettra à près de 850.000 logements de voir leur classement amélioré sans nécessiter de travaux. Un logement chauffé à l'électricité pourrait ainsi passer d'un classement F à E, ou même d'E à D, offrant aux propriétaires la possibilité de se débarrasser de cette étiquette désavantageuse.
Cependant, cette réforme soulève des inquiétudes, notamment selon Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation pour le Logement des Défavorisés. Dans une interview pour RTL, il a observé que ce changement de mode de calcul ne modifie pas la qualité réelle des logements concernés. Les locataires des passoires thermiques, souvent en proie à des difficultés financières, ont accès à des droits spécifiques, comme la possibilité de demander des travaux à leurs propriétaires ou la possibilité d'un gel des loyers. En supprimant cette étiquette, on craint des augmentations de loyers, nuisant ainsi aux droits des locataires.
De plus, les propriétaires de ces logements pourraient se voir pénalisés en matière d’aides de l'État dans le cadre de rénovations futures. Comme l'a souligné M. Domergue, il s'agit d'un "cadeau empoisonné" qui pourrait réduire le soutien public dans un contexte où bon nombre de propriétaires souhaitent améliorer l'efficacité énergétique de leur bien. Les conséquences de cette réforme méritent d'être suivies de près, tant pour les locataires que pour les propriétaires, alors que le marché du logement continue d'évoluer en France.







