Dans une décision marquée par des tensions commerciales croissantes, la Chine a annoncé l'imposition de droits antidumping sur certaines viandes de porc en provenance de l'Union européenne, allant de 4,9 % à 19,8 %. Le ministère du Commerce chinois a précisé que ces mesures entreront en vigueur le 17 décembre 2025 et dureront cinq ans.
Cette annonce fait suite à une enquête ouverte en juin 2024, qui a abouti à la conclusion que les importations de porc et de sous-produits porcins en provenance de l'UE pratiquaient des prix déloyaux, causant des dommages considérables à l'industrie porcine nationale de la Chine. Comme l'a indiqué le ministère, "il y a un lien de causalité entre ces pratiques de dumping et les dommages subis par le marché local".
Précédemment, la Chine avait mis en place des droits provisoires sur le porc européen, variant de 15,6 % à 62,4 %, qui devaient être déposés sous forme de caution auprès des Douanes. Cela a provoqué des inquiétudes parmi les producteurs européens, notamment en France et en Espagne, qui craignent de payer le prix des tensions commerciales entre les deux géants économiques. "Nous subissons les conséquences de disputes qui nous dépassent", a déclaré un représentant du secteur porcin français.
En 2024, la France a exporté environ 115 000 tonnes de porc vers la Chine, faisant de cette nation son principal marché à l'étranger. La Chine a dépensé 4,3 milliards de yuans (516 millions d'euros) en produits porcins espagnols, et ce marché est crucial pour les producteurs européens. Des voix s'élèvent pour dénoncer ce qu'ils appellent un traitement inéquitable, affirmant que les prix payés par les consommateurs chinois ne reflètent pas les accusations de dumping. Ils mettent en avant que des parties du porc considérées comme des déchets en Europe sont appréciées en Chine.
Les experts s'accordent à dire que le conflit commercial autour du porc n'est qu'un aspect des tensions plus larges entre l'UE et la Chine. Le déficit commercial de l'UE vis-à-vis de la Chine s'élève à 357,1 milliards de dollars, et des divergences persistent, notamment concernant la politique étrangère et les questions liées à l'Ukraine. L'UE continue de faire pression sur la Chine pour qu'elle joue un rôle dans la résolution de la guerre en Ukraine, sans grand succès.
Ainsi, cette nouvelle imposition de droits suscite des préoccupations tant du côté des producteurs européens que des analystes qui redoutent que les tensions commerciales ne se prolongent et n'affectent encore plus l'économie des deux blocs.







