A Lima, un tribunal a infligé une peine de 17 ans de prison à trois agents de police reconnus coupables de la torture et du viol d'une femme transgenre, Azul Rojas, en 2008. Cette affaire a été largement médiatisée et a conduit le Pérou à faire l'objet d'une condamnation par la Cour interaméricaine des droits de l'Homme en 2020, qui a souligné que l'agression était motivée par l'orientation sexuelle de la victime.
Ce verdict, prononcé le lundi 25 septembre 2023, met en lumière la violence systémique à laquelle sont confrontées les personnes LGBTI au Pérou. Selon des statistiques de la défense des droits humains, le pays a le taux le plus élevé de violences envers les personnes transgenres en Amérique latine.
En réaction à ce jugement, des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International se sont félicitées de cette avancée, tout en notant que le combat pour les droits LGBTI au Pérou est loin d'être achevé. « Ce verdict est un pas en avant, mais il faut continuer à œuvrer pour une société où toutes les identités sont respectées et protégées », a déclaré un porte-parole d'Amnesty.
Le gouvernement péruvien avait, en 2022, présenté des excuses publiques à Azul Rojas et s'était engagé à poursuivre les enquêtes contre les agents impliqués, qui comparaissaient libres jusqu'alors. Ce nouvel épisode judiciaire, accompagné d'un large écho médiatique, vise à renforcer la confiance dans le système judiciaire pour les victimes de violences basées sur le genre.
La lutte pour les droits LGBTI en Amérique latine est soumise à des contextes variés, mais l'affaire Rojas se démarque par son impact à la fois local et international. En poursuivant ce combat, le Pérou espère envoyer un message fort sur la tolérance et la justice.







