L’année 2025 s’achève sur une note optimiste pour la télévision locale LMtv Sarthe. Le changement de direction a eu lieu officiellement le 22 décembre, marquant l’arrivée de Sylvie Casenave-Péré, actionnaire majoritaire, qui a investi 250 000 euros pour sauver une chaîne en difficulté.
Pascal Brûlon, ancien président et figure emblématique de LMtv Sarthe, exprime sa satisfaction. Sa récente passation de pouvoir intervient après des années de lutte contre des problèmes financiers et de santé. Avec l’investissement de Casenave-Péré, non seulement l'entreprise a échappé à la faillite, mais elle préserve aussi ses huit postes en CDI, dont cinq à des rôles de journalistes.
« Quand on se lance dans une aventure comme celle-ci, c'est avec de grands rêves », déclare Brûlon, se remémorant la création de la chaîne en 1991. Installée à l'origine comme Canal 8 sur le câble, la télévision a connu une évolution marquée par de nombreux défis avant de devenir hertzienne en 2004. On se souvient encore de la décision, par Dominique Baudis et les sages, d'attribuer une licence à une chaîne locale face à des concurrents puissants comme NRJ et Hersant.
Brûlon se souvient : « C’était une émotion colossale. On a gagné ! ». Malgré les tribulations de la chaîne, il confie aujourd’hui : « Si j'avais su combien cela serait compliqué, je ne suis pas sûr que je me serais lancé ». Cependant, il reste imperturbable, déclarant, « Non, rien de rien, je ne regrette rien », un clin d'œil à la célèbre chanson d’Édith Piaf.
Ce qui marque Brûlon est l'impact humain de cette aventure. Plus de 300 personnes ont été employées par LMtv au fil des ans. Au cours d'une période difficile, des portes ouvertes avaient été organisées, et il assimile cet événement à un moment de communion avec les téléspectateurs. « Les retours des spectateurs, ça reste notre plus grande satisfaction », ajoute-t-il.
Avant l’arrivée de Casenave-Péré, 17 des 23 actionnaires de LMtv étaient avec la chaîne depuis sa création, sans jamais percevoir de dividende. « Ils sont des philanthropes, et leur soutien a été monumental », souligne Brûlon.
La transition vers la nouvelle direction est accueillie avec optimisme. « C’est un conte de Noël ! » s’enthousiasme Brûlon, enviant à Julien Sénéchal, nouvel président et ancien animateur de la chaîne, d'apporter une nouvelle dynamique. Cette situation souligne l'importance de préserver les médias locaux, dont peu survivent aujourd'hui en France. Selon plusieurs experts des médias, « la capacité à maintenir un cadre local indépendant est essentielle pour la diversité médiatique en France ». Cette transition pourrait ainsi représenter un modèle pour d'autres chaînes locales.







