Lors d'une séance marquée par des débats animés, l'Assemblée nationale a adopté un texte essentiel visant à instaurer le renouvellement automatique des titres de séjour de longue durée. Cette initiative, portée par la députée socialiste Colette Capdevielle, a été justifiée par une « injustice criante » liée à l'allongement des délais pour le renouvellement, alors même que plus de 99 % des demandes sont généralement accordées. Capdevielle a dénoncé les difficultés rencontrées par les étrangers, mentionnant les longs mois d'attente, les rendez-vous parfois introuvables et les plateformes débordées qui provoquent des ruptures de droits, impactant gravement l'emploi et l'accès au logement.
La ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, Marie-Pierre Vedrenne, a reconnu des retards dans l'instruction des dossiers mais a exprimé l'opposition du gouvernement, arguant que cette systématique exemptait des cas où l'individu ne remplissait plus les conditions de séjour. Les réserves émises par les représentants du gouvernement sont toutefois contestées par plusieurs experts qui dénoncent un système actuellement biaisé qui contribue à la précarité et à l'augmentation du nombre de sans-papiers.
Le texte adopté prévoit que les cartes pluriannuelles, valables jusqu'à quatre ans, et les cartes de résident, d'une durée de dix ans, soient renouvelées automatiquement à moins qu'il y ait des motifs juridiques démontrés pour les refuser. Ce changement vise à alléger la charge administrative sur les migrants, ainsi qu'à rétablir un sentiment de sécurité vis-à-vis de leur statut en France.
Il est à noter que cette décision a rassemblé une majorité des voix de gauche, alors que des partis d'extrême droite et certains membres du gouvernement restaient sceptiques quant à l'efficacité de telles mesures. Selon plusieurs analystes politiques, cette avancée pourrait refléter un changement de paradigme dans la politique d'immigration française, dont les conséquences sur la vie des citoyens étrangers devront être suivies de près.
