Rémy Rioux, qui dirige l'Agence française de développement (AFD), est actuellement dans l'œil du cyclone, alors qu'il est considéré comme le candidat souhaité par Emmanuel Macron pour succéder à Pierre Moscovici à la tête de la Cour des comptes en 2026. Cependant, une enquête sur la gestion des fonds de l'AFD a récemment été lancée par les magistrats de la Cour, soulevant des questions sur la viabilité de cette nomination.
Comme rapporté par Canard enchaîné, les investigations en cours mettent en lumière des irrégularités financières au sein de l’agence, qui bénéficie de 2 milliards d’euros de financements publics par an. Depuis sa prise de fonction en 2016, Rémy Rioux a doublé le montant des crédits alloués à des projets de développement, mais cela s'est accompagné d'une augmentation significative des effectifs de l’agence, atteignant 5 576 employés en 2024.
La situation financière de l’AFD est aujourd'hui précaire. Mientras que les taux d’intérêt ont grimpé, poussant l’agence à se tourner vers des banques étrangères pour la refinancer, des décisions controversées comme l’achat d’un terrain de 840 millions d’euros près de la gare d’Austerlitz soulèvent des interrogations. De plus, l’agence a alloué près de 970 000 euros par an à un cabinet pour ses services, ce qui a été perçu comme une gestion douteuse par certains analystes financiers.
Un rapport de l'Inspection générale des finances, corroboré par des sources gouvernementales, signale un bilan financier alarmant qui pourrait affecter gravement les ambitions futures de Rioux. Dans un courriel interne, il a tenté de rassurer son équipe en les incitant à rétablir l'équilibre budgétaire de l'agence. Les experts soulignent que la nomination d'un individu sous enquête pourrait nuire à l'intégrité de la Cour des comptes, un organisme censé être un garde-fou contre les dérives budgétaires.
Enfin, Pierre Moscovici, qui quittera son poste le 31 décembre, laisse un héritage complexe. Son départ pourrait aussi influencer le choix final de son successeur. D'après plusieurs analystes politiques, si Rioux n'est pas entendu ou s'il ne parvient pas à stabiliser l'AFD, cela pourrait ouvrir la voie à d'autres candidats moins controversés pour occuper cette position clé dans l’appareil d’État français.







