Le 8 décembre dernier, Marine Tondelier a été élue candidate des Écologistes pour représenter la gauche à la présidentielle de 2027. Elle a dévoilé son slogan de campagne, « Tenez bon, nous arrivons ! », qui a immédiatement résonné avec un appel utilisé par Jean-Marie Le Pen dans les années 1990, mettant en lumière des querelles de mémoire historique.
Cette formule, provenant d’un message du général Leclerc aux résistants français durant la Seconde Guerre mondiale, a été inscrite dans l'histoire collective le 24 août 1944, alors que Leclerc promettait l'arrivée de ses troupes. Marine Tondelier rappelle avec fermeté : « Ils [le RN] ont détourné les mots du général Leclerc au sujet de la Libération de Paris. » Alors que la figure du Rassemblement national s'approprie ces paroles, Tondelier insiste sur l'importance de revendiquer ce patrimoine commun.
Lors d'une récente interview sur BFMTV, Tondelier a précisé que, si son slogan partage une certaine similitude phonétique avec celui du FN, son intention est fondamentalement différente : « C’est “tenez bon, nous arrivons !”, c’est très différent.» Elle a également révélé qu'elle utilisait cette phrase pour encourager des victimes des mesures politiques actuelles, vantant une “alternative joyeuse, enthousiaste et positive” contre le gouvernement actuel.
En réponse à une question sur la récurrence du slogan, Tondelier a affirmé : “Je suis familière à ces affiches depuis mon enfance, je savais lire en 1997.” Son message ne doit pas être confondu avec le discours du RN, assure-t-elle, car il appartient aussi à un récit plus large ambitionnant un renouveau progressiste. Selon plusieurs politologues, cette stratégie pourrait lui donner un avantage signifiant dans le paysage politique actuel, alors que le mot d'ordre de l'unité et de la résistance prend un sens nouveau face aux défis contemporains
Cependant, cette appropriation de symboles historiques risque d'engendrer des répercussions, car les opinions sur la manipulation de la mémoire politique sont souvent divergentes. Des experts en communication constatent que ces slogans peuvent susciter des polarités, provoquant débat et réflexions sur leurs significations initiales. Comme l’a souligné Le Monde, la lutte pour la mémoire s'intensifie à mesure que les acteurs politiques exploitent les symboles du passé pour forger leur narrative.
En conclusion, en réutilisant un slogan chargé d'histoire, Marine Tondelier cherche à se réapproprier la mémoire collective tout en affirmant sa différence d'avec les récupérations que peut en faire le Rassemblement national. Dans un contexte politique en mutation, cette démarche pourrait offrir une nouvelle perspective sur l'avenir.







