Le budget de l'État se dirige vers le Sénat, dominé par des élus de droite et du centre, dans un contexte de tensions politiques croissantes. Alors que le gouvernement espère un compromis rapide avant la date limite du 31 décembre, la rigidité des sénateurs des Républicains (LR) complique les négociations.
Sébastien Lecornu, le ministre en charge des comptes publics, s'est montré optimiste quant à la possibilité d'un consensus, notamment après le succès d'un compromis avec le Parti socialiste sur le budget de la Sécurité sociale. Cependant, la situation se complique face à une opposition inflexible menée par Bruno Retailleau, qui a clairement indiqué qu'un budget engendrant une forte augmentation des impôts ne serait pas accepté.
Une session cruciale pour le Sénat
La chambre haute devrait se prononcer sur le projet de loi ce lundi 15 décembre. Suite à cela, une commission mixte paritaire sera convoquée, composée de sept sénateurs et sept députés, pour tenter d'élaborer un compromis parlementaire. L’enjeu est de taille : une adoption rapide du budget avant la fin de l'année est souhaitée afin d'éviter un recours controversé à l'article 49.3 de la Constitution.
D'après des experts comme Le Monde, l'utilisation de cet article, qui permet de passer un budget sans vote, pourrait isoler davantage le gouvernement et engendrer une crise politique. Élisabeth Borne, l'ancienne Première ministre, a d'ailleurs récemment plaidé en faveur d'une telle option, tout en évoquant la nécessité d'un compromis solide.
Les économies au cœur des débats
Lors des discussions, le Sénat a déjà fait entendre ses ambitions en votant pour une réduction d'un milliard d'euros dans le cadre du plan « France 2030 », un plan d'investissement clé pour les technologies innovantes et la transition écologique. Cette décision illustre une volonté de scruter de près les dépenses publiques. Jean-François Husson, rapporteur général pour le projet de loi, a dénoncé une « surestimation budgétaire » récurrente de la part du gouvernement.
En parallèle, le Sénat a décidé d’augmenter la dotation à La Poste de 52 millions d'euros, conscient de l'importance de maintenir une offre de services publics accessible à tous. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, est restée optimiste quant à la possibilité d'un compromis pour un budget d'ici la fin de l'année, malgré les clivages. « Je crois encore en la capacité de nos institutions à trouver un terrain d'entente », a-t-elle déclaré à Le Parisien.
Dans ce contexte, l’issue des négociations reste incertaine, et l’opinion publique scrute attentivement les évolutions. Les décideurs politiques savent qu'un échec pourrait entraîner des désordres non seulement économiques, mais aussi sociaux, dans une période déjà marquée par des tensions croissantes.







