Dans la région du Sud-Ouest, la situation devient explosive alors que des éleveurs de bovins intensifient leurs actions en prévision de la visite de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, prévue pour lundi en Occitanie. Ces agriculteurs contestent avec vigueur la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie qui touche les troupeaux sans être transmissible à l'homme.
Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, a exprimé son mécontentement, notamment en ce qui concerne les abattages massifs des animaux issus des foyers touchés. Selon lui, une large campagne de vaccination pour le cheptel français de 16 millions de bovins est cruciale. Il a déclaré : "Il y a des nouveaux blocages en cours (...) ça continue et ça se développe".
Sur l’A64, des centaines de kilomètres sont bloqués par des dizaines de tracteurs, tandis que des agriculteurs ont décoré leurs véhicules de sapins de Noël. "Nous sommes là pour rester jusqu'à ce que l'État change de cap", a averti Cédric Nespoulos, un éleveur de viande dans le Tarn, faisant allusion à la détermination des manifestants.
À Millau, des agriculteurs ont déversé foin, déchets et pneus devant la sous-préfecture, tandis que d’autres manifestations ont eu lieu à Montpellier et Saint-Jean-de-Luz. Les tensions sont exacerbées par des incidents récents où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, suscitant indignation parmi eux.
"Abattre des troupeaux entiers est inacceptable. Il faut des années pour établir une génétique solide", a souligné Christophe Guénon, un éleveur près de Bordeaux. En dépit des protestations, Annie Genevard soutient que le protocole actuel fonctionne bien depuis l'apparition du premier cas en France en juin, en Savoie. Elle a affirmé récemment qu'il n'existe "aucun foyer actif de DNC" sur le territoire.
Alors que la ministre se rendra en Occitanie pour assister à la première phase de vaccination d'un million de bovins, elle fait face à la prudence du gouvernement concernant une généralisation de la campagne vaccinale, citant des risques économiques pour la filière agricole. Sébastien Martin, ministre délégué à l'Industrie, a exprimé que cela mettrait la France dans une position de zone à risque.
En parallèle, Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, a appelé le Premier ministre à garantir un dialogue sincère avec les agriculteurs, soulignant l'urgence de la situation. Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a défendu la stratégie actuelle en affirmant qu’elle est la plus efficace.
Au-delà des préoccupations liées à la DNC, d'autres sujets tels que la réduction annoncée du budget de la Politique Agricole Commune (PAC) et un futur accord de libre-échange avec le Mercosur alimentent également la colère des agriculteurs.







