De retour d'un voyage diplomatique en Chine, Emmanuel Macron prend position face au déséquilibre commercial croissant entre l'Union européenne et la Chine, menaçant d'imposer des droits de douane dans les mois à venir si Pékin ne réagit pas. Il a souligné l'urgente nécessité d'un ajustement dans les échanges commerciaux afin de réduire le fossé du déficit.
« Si la Chine ne prend pas les mesures nécessaires, nous, Européens, devrons envisager des actions fortes, à l'instar des États-Unis », a déclaré le président français dans une interview enthousiaste. Ses propos, rapportés par Le Monde, montrent une volonté ferme de protéger l'industrie européenne, déjà fragilisée par la concurrence asiatique.
Le président a fait référence aux mesures protectionnistes récemment adoptées par Washington, mettant en évidence qu'elles aggravent encore le déséquilibre en redirigeant les importations chinoises vers le marché européen. « Aujourd'hui, nous sommes pris en étau, et il s'agit d'une question vitale pour notre industrie », a-t-il ajouté, soulignant le besoin d'une réponse coordonnée au niveau européen.
Macron a également plaidé pour un double investissement : l'Europe doit non seulement accepter des investissements chinois sur son sol mais aussi veiller à ce qu'ils ne soient pas prédatory, c'est-à-dire motivés par une quête d'hégémonie économique.
Des experts comme Michel Aglietta, économiste à l'Université Paris-Nanterre, ont souligné que l'Europe doit rester proactive et s’engager dans une politique de compétitivité accrue, en simplifiant le marché et en soutenant l'innovation. « La clé réside dans l'équilibre entre ouverture et protection », déclare-t-il.
En ce qui concerne les secteurs touchés, l’industrie européenne se doit de se préparer face à la montée en puissance des véhicules électriques chinois et à d’autres domaines stratégiques tels que la robotique et la technologie de recyclage, où la Chine investit massivement.
Emmanuel Macron reste conscient de la nécessité d’un front uni au sein de l'UE, bien que des pays comme l'Allemagne aient des intérêts divergents en Chine. Le défi demeure de trouver un consensus qui permette à l'Europe de se renforcer tout en s'engageant dans des relations commerciales équitables et mutuellement bénéfiques.







