Des manifestations au sein de la communauté alaouite en Syrie ont pris une tournure tragique ce dimanche, avec des affrontements faisant deux morts. Les tensions ont éclaté à Lattaquié, après l’indignation suscitée par une récente attaque meurtrière contre une mosquée, revendiquée par un groupe islamiste.
Les forces de sécurité, en tentant de disperser un rassemblement pacifique, ont ouvert le feu, faisant deux victimes selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Cette information, relayée par des sources médicales, a provoqué une onde de choc au sein de la population, déjà éprouvée par la violence ciblant cette minorité chiite. Bien que les autorités n’aient pas confirmé ces informations, elles ont assuré avoir « maîtrisé la situation », tout en accusant des partisans de l’ancien président Bachar al-Assad d’avoir initié les affrontements.
La minorité alaouite, depuis la chute de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, a vu sa sécurité menacée par la montée d’une coalition islamiste au pouvoir à Damas. Des milliers de manifestants ont envahi les rues pour dénoncer la violence et revendiquer la fin des attaques contre leur communauté, suite à l'attaque tragique de la mosquée à Homs, qui avait provoqué la mort de huit personnes.
Des incidents semblables ont été constatés à Homs, attestant d’un climat de peur et de colère persistant chez les alaouites. Le dignitaire Ghazal Ghazal, président du Conseil islamique alaouite, a vivement critiqué cette « violation des droits fondamentaux », appelant à un respect des libertés d'expression et à la fin de la répression. Dans un post viral sur les réseaux sociaux, il a appelé la communauté à rester unie et à ne pas céder à la provocation.
« Nous ne cherchons pas à déclencher une guerre civile, mais à obtenir un plus grand degré d’autonomie », a-t-il affirmé, appelant à un dialogue constructif. Cette situationVolatile rappelle les défis que le pays doit surmonter, tant sur le plan politique qu'humanitaire, un défi que la France et d'autres nations ont suivi de près, selon des experts de la région.
Hadil Saleh, une femme au foyer de 40 ans, a exprimé sa détresse face à la violence persistante : « Notre première demande est la création d’un système fédéral qui puisse nous protéger et mettre fin à ce bain de sang. Nous sommes tués simplement parce que nous sommes alaouites. »
En parallèle, des appels à la libération de détenus alaouites ont également résonné lors des manifestations. Selon la télévision d'État syrienne, 70 personnes liées à cette communauté avaient été libérées récemment, après avoir prouvé leur non-implication dans des crimes de guerre. Ces événements rappellent les répercussions tragiques des récents affrontements dans la région, où la violence sectaire continue d’affecter les familles et les communautés.







