La décision de l'administration Trump d'interdire de séjour l'ancien commissaire européen Thierry Breton a rapidement provoqué une onde de choc au sein de la classe politique française. L'unanimité se dessine, à l'exception des voix discordantes au sein du Rassemblement national (RN), qui montre des positions partagées sur le sujet.
"Nous ne sommes pas une colonie des États-Unis !" a réagi avec force l'eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann sur X, affirmant que cette sanction contre Breton est une atteinte à la souveraineté européenne. Ce dernier, qui a été le fer de lance de la directive européenne sur les services numériques, a dénoncé un "vent de maccarthysme" et a appelé à la défense des valeurs communes aux Européens.
Pour sa part, le secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet, a jugé la décision américaine "d'une gravité extrême" et a appelé à une réponse immédiate de la France et de l'Union européenne, signalant la nécessité de défendre les principes démocratiques.
Nathalie Loiseau, eurodéputée (Horizons), a également souligné que cette mesure vise à contester le droit des Européens à décider et à appliquer leurs législations. Cette idéologie de régulation, qui vise à protéger les citoyens contre la désinformation des grandes plateformes numériques, est perçue comme une menace pour la liberté d'expression par les États-Unis.
Au sein du RN, les opinions divergent. Le vice-président Sébastien Chenu a critiqué l'administration Trump pour son interventionnisme, tandis que certains eurodéputés like Virginie Joron, ont exprimé leur compréhension envers les sanctions, arguant que Thierry Breton avait, en 2024, menacé le propriétaire de Twitter de faire respecter les réglementations européennes.
La ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a quant à lui exprimé, au nom du gouvernement français, une ferme condamnation de ces sanctions, insistant sur le fait que les régulations numériques adoptées en Europe ont été mises en place démocratiquement pour protéger les citoyens et les entreprises.
L’affaire ne fait que commencer, et ce dossier pourrait bien alimenter les tensions entre l’Europe et les États-Unis dans les mois à venir. Alors que la France et l'UE se battent pour faire valoir leur vision de la régulation du numérique, le débat sur la souveraineté européenne reste au cœur des préoccupations politico-économiques.







