Dans une lettre adressée aux membres de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public, le journaliste Patrick Cohen exprime son indignation face aux accusations de Charles Alloncle, député du parti d’Éric Ciotti. Dans son courrier, rendu public par Le Figaro, il souligne que ses déclarations ont été "travesties, déformées ou commentées de façon malveillante" par le rapporteur.
Cohen, qui a récemment été auditionné par la commission, note que les propos tenus par Alloncle, tant sur le réseau social X que dans un entretien accordé à la chaîne YouTube Les Incorrectibles, jettent le doute sur la sincérité de son audition. "Je déplore vivement avoir dû défendre mon impartialité", écrit-il, espérant que ses réponses seront mieux réceptionnées que celles de son interlocuteur.
Dans ce contexte, le journaliste aborde des points spécifiques, notamment une vidéo diffusée sans son consentement, où il apparaît avec des membres du Parti socialiste. Alloncle a soutenu qu'un constat d'huissier prouvait que les propos n'avaient pas été déformés. Cohen conteste vigoureusement cette affirmation, affirmant que le rapport de l'huissier ne correspondait pas à la réalité présentée.
Un autre point de discorde concerne les commentaires d'Alloncle sur un éditorial relatif au meurtre d'un jeune à Crépol, où ce dernier soutenait que Cohen n'avait "exprimé aucun regret". Le journaliste rétorque que ce jugement était erroné et que le rapporteur avait mal interprété ses propos.
Les tensions sont encore plus palpables lors de la mention d'accusations selon lesquelles Cohen et ses collègues auraient utilisé leur plateforme pour discréditer Rachida Dati. "Il est essentiel que toute accusation grave puisse être confrontée au contradictoire", souligne-t-il, ajoutant que la question n’a même pas été abordée durant son audition.
Enfin, Patrick Cohen s'étonne des remarques d’Alloncle concernant des plaintes déposées contre des confrères. Il souligne le risque d’entraver le principe de séparation des pouvoirs et de nuire à la légitimité du rapport de la commission. En s'impliquant dans une procédure judiciaire en cours, Alloncle contrevient à un cadre éthique crucial pour la démocratie journalistique.
Ce cas met en lumière des problématiques plus vastes concernant la transparence et la responsabilité au sein des instances de contrôle public. Comme le note un expert en médias, "la défense de l'intégrité journalistique est primordiale dans un contexte où la désinformation peut facilement prendre le pas sur les faits". Alors que cette situation continue de se développer, elle soulève des questions essentielles sur l’avenir de l'audiovisuel public français et le rôle des journalistes dans cette dynamique.







