Alors que les fêtes de Noël approchent, une transformation remarquable s'opère dans les traditionnels repas français. De plus en plus de familles s'interrogent sur leur consommation de viande, optant pour des alternatives végétales afin de célébrer autrement cette période festive. Selon une étude récente, 86 % des Français célèbrent Noël, mais une nouvelle tendance émerge : la quête de plats moins carnés dans un contexte de prise de conscience écologique.
Pascale Hébel, experte des comportements alimentaires, observe une évolution des repas de Noël, qui se font désormais plus simples et plus courts. Cela s'accompagne d'une volonté de diversifier l'alimentation avec des options comme le flexitarisme, le végétarisme ou le véganisme.
Le changement n'est pas sans ses défis. Alix Mennella, de l'Association végétarienne de France, met en lumière les tensions qui peuvent émerger lors des repas de fêtes où les options végétariennes ne sont pas toujours bien accueillies. Les témoignages de convives, comme Isabelle, une végétarienne, illustre cette réalité : "Ma belle-sœur refuse de faire des efforts et insiste pour me servir du foie gras," déclare-t-elle.
Cependant, Alix Mennella remarque aussi une dynamique positive après la pandémie, avec un nombre croissant de flexitariens parmi la population française. En effet, 17 % des Français se disent flexitariens, et de nombreux jeunes cherchent à végétaliser leurs plats de Noël. Cette recherche se concrétise dans des recettes innovantes, comme des carottes façon saumon ou des plats composés de protéines de soja texturées.
Fort heureusement, le marché des produits alternatifs progresse. Les grandes surfaces proposent désormais une multitude de produits végétaux festifs. Des enseignes comme Picard voient une forte demande pour leurs alternatives à la viande, confirmant l'intérêt croissant pour ces nouvelles options. Valérie Guertin, productrice de spécialités végétales, partage que près de deux tiers de son chiffre d'affaires se réalise durant les mois de novembre et décembre.
Pour ceux qui craignent de déranger leurs proches en optant pour des menus sans viande, Alix Mennella propose une approche collaborative pour réduire la charge mentale des repas : "Chacun doit être ouvert à l'acceptation de l'autre. La cuisine doit devenir un moment de partage où l'on découvre de nouvelles saveurs ensemble," souligne-t-elle.
Cette tendance à réduire la viande à Noël s'inscrit dans un mouvement plus large, avec des initiatives comme le "Veganuary", visant à encourager une alimentation végétale durante le mois de janvier. De plus en plus de Français semblent prêts à relâcher les traditions familiales, au profit d'une alimentation plus respectueuse de l'environnement.







