Le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, a récemment exprimé son inquiétude concernant une recrudescence tragique de la mortalité infantile à l'échelle mondiale. Cette tendance alarmante, qui représente la première augmentation des décès d'enfants depuis des décennies, est attribuée à des coupes dans les financements humanitaires, notamment par les pays occidentaux. Selon la Fondation Gates, il est prévu que 4,8 millions d'enfants meurent avant l'âge de cinq ans d'ici 2025, une augmentation de 200 000 par rapport aux années précédentes.
Lors d'une visioconférence depuis son siège à Seattle, Gates a souligné que ces coupes budgétaires nuisent gravement aux efforts déployés pour réduire la mortalité infantile, un objectif qui avait vu un progrès significatif au cours des deux dernières décennies. "C'est une tragédie, car le nombre de décès d'enfants avait connu une baisse continue depuis le tournant des années 2000, où environ 10 millions d'enfants perdaient la vie chaque année", a-t-il ajouté.
Ce retournement de situation est largement attribué à la réduction de l'aide internationale, que ce soit par les États-Unis ou d'autres nations comme la France et le Royaume-Uni, qui hésitent à soutenir des initiatives vitales. Gates a mis en avant l'impact dévastateur des décisions gouvernementales, rappelant que les mesures d'austérité engagées sous l'administration Trump, et notamment les coupes dans l'USAID, ont entraîné des pertes humaines significatives.
Des experts en santé mondiale, comme ceux du Gavi, auquel Gates a souvent fait référence, s'inquiètent également de la désinformation croissante autour de la vaccination, fomentée par des personnalités comme Robert F. Kennedy Jr. Cette influence pourrait dissuader les parents de vacciner leurs enfants, augmentant ainsi le risque de maladies évitables.
Pour aggravé la situation, la France peine à finaliser ses contributions au Fonds mondial, une situation due à une instabilité politique persistante. Gates a exhorté les dirigeants politiques à reconsidérer leurs priorités, affirmant qu'il a régulièrement discuté de ces enjeux avec le gouvernement français, tout en reconnaissant les défis budgétaires auxquels ils font face. "C'est de toute première importance", a-t-il déclaré.
En somme, cette situation souligne la nécessité urgente d'un engagement renouvelé envers l'aide internationale afin de prévenir des catastrophes sanitaires majeures. Malgré ces défis, il existe des avancées, comme le développement de nouveaux traitements contre le virus respiratoire syncytial, qui pourraient apporter un certain soulagement. Toutefois, la fenêtre d'action se rétrécit, et les conséquences de l'inaction pourraient être désastreuses, comme l'ont averti plusieurs spécialistes de la santé publique.
