Les tensions entre Washington et Bruxelles se sont intensifiées, alors que les États-Unis ont adressé des menaces à l'Union européenne (UE) concernant ses régulations numériques. Le gouvernement américain accuse l'Europe de maintenir une approche « discriminatoire », visant à restreindre les activités des géants technologiques américains tels que Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Selon le bureau du représentant américain pour le Commerce (USTR), ces restrictions nuisent à la compétitivité des entreprises américaines sur le marché européen.
Dans un message posté sur X, Jamieson Greer, représentant de l'USTR, a dénoncé le traitement « harcelant » réservé aux entreprises technologiques américaines, citant des actions en justice, des taxes et des directives restrictives. Il a également souligné que des entreprises européennes telles qu'Accenture et Capgemini bénéficiaient d'un accès quasi illimité au marché américain, sans réciprocité. Greer a averti que si les États européens ne modifiaient pas leur législation, les États-Unis seraient contraints d'agir pour défendre leurs intérêts.
Ces accusations ne sont pas nouvelles. Depuis le début de l'année, la Maison Blanche, soutenue par des acteurs majeurs de la tech, critique les régulations mises en place par l'UE, notamment le Digital Services Act, adopté en 2023. Ce texte vise à mieux encadrer les actions des grandes plateformes numériques, que l'Europe accuse d'abus de position dominante et de non-respect des données personnelles. Par exemple, la Commission européenne a récemment infligé une amende record de 2,95 milliards d'euros à Google pour abus de position dans le secteur de la publicité en ligne.
En réponse à ces critiques, Bruxelles défend fermement ses régulations. Thomas Regnier, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré que les règles applicables dans l'UE étaient « équitables et égales pour toutes les entreprises ». À ce titre, le régulateur a affirmé qu'il continuerait à appliquer ces lois pour assurer un marché numérique équilibré, malgré les menaces américaines.
Ce climat tendu est aussi alimenté par des préoccupations de manière plus large sur l'impact des réglementations américaines sur les petites entreprises. Luther Lowe, responsable de Ycombinator, a exprimé son inquiétude, soulignant que la directive sur le marché européen du numérique (DMA) pourrait bénéficier à de nombreuses start-ups américaines. Il a ajouté que ces règles devraient être un modèle à suivre plutôt qu'une cible à critiquer.
Alors que l'UE cherche à réguler le secteur numérique pour protéger les consommateurs et maintenir la concurrence, Washington semble privilégier les intérêts de ses grandes entreprises. La question qui reste en suspens est : jusqu'où cette confrontation durera-t-elle ? Les prochains mois seront cruciaux pour les relations transatlantiques dans le secteur technologique, alors qu'il est probable que d'autres mesures soient prises des deux côtés de l'Atlantique.







