Le 1er décembre 2025, la France comptait 86 229 détenus dans ses prisons, un chiffre qui, d'après le ministère de la Justice, connaît une progression de 6,7 % en un an. Ce record inquiétant reflète une détérioration de la situation carcérale, avec une augmentation de 856 détenus en seulement un mois. Les capacités d'accueil des établissements pénitentiaires se limitent à 63 613 places, entraînant une densité carcérale globale de 135,6 %. Pour pallier ce manque, 6 440 matelas ont été posés au sol, un chiffre en hausse par rapport aux 4 255 au début de novembre.
La situation est encore plus critique dans les maisons d'arrêt, où se trouvent principalement des prévenus dans l'attente de leur procès. Dans plusieurs de ces établissements, la surpopulation dépasse les 200 %. Par exemple, la maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon affiche une densité de 241 % selon des données des Le Monde.
Malgré une légère baisse au mois d'août 2025, le nombre d'incarcérations ne cesse d'accroître, poussant le système carcéral vers un point de rupture, comme l'a souligné Dominique Simmonot, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Elle a averti en novembre que la situation pourrait rapidement devenir explosive.
En réponse à cette crise aiguë, Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, a lancé des appels d'offres pour l'ouverture de 3 000 places dans des prisons modulaires, préfabriquées, d'ici un an et demi. Ces nouvelles structures seraient destinées à accueillir des détenus en semi-liberté, offrant ainsi une solution temporaire à une situation de plus en plus intenable. Les experts s'interrogent toutefois sur l'efficacité de ces mesures à court terme, alors que les chiffres de l'incarcération continuent d'augmenter.
Les avis sont partagés sur la façon de gérer cette crise. Certains spécialistes suggèrent de revoir les politiques de condamnation, tandis que d'autres plaident pour des programmes d'aménagement de peine plus efficaces. La situation actuelle interpelle également la société civile, qui demande des réformes en profondeur pour garantir des conditions de détention dignes pour tous.







