Au cœur des tumultes contemporains, d'un mouvement des "Gilets jaunes" à la crise énergétique, Emmanuel Macron n'a cessé de sonner l'alerte, plongeant les Français dans un climat d'inquiétude. Sa stratégie, souvent décrite comme une utilisation systématique de la peur, soulève des questions sur sa pérennité et son efficacité.
Récemment, Ségolène Royal a évoqué Machiavel sur les réseaux sociaux, suggérant que l'actuel président pourrait chercher à maintenir le pouvoir en instaurant un climat de peur, usant d'ennemis fictifs pour contrôler la population. Elle a cité : « Pour garder un peuple soumis, il faut lui faire peur et désigner des ennemis ». Cette méthode, dénoncée par plusieurs experts, semble avoir été au cœur de l'approche de Macron depuis le début de son mandat.
D'après Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne spécialiste en communication politique, « La peur a été au fondement de l'ascension d'Emmanuel Macron. Lors de sa campagne de 2017, il se positionnait en rempart contre le populisme, et cette approche a été renforcée en 2022 par un discours d'urgence face à des crises multiples ».
Julien Aubert, vice-président des Républicains, estime que la gestion du mouvement des "Gilets jaunes" a marqué un tournant. Lors d'une visite, il a compris que sa sécurité était menacée et, depuis, il accentue son rôle d'ordre sur celui de la raison. La crise sanitaire, déclarée lors d'une allocution en mars 2020, a également renforcé cette mue vers une gouvernance plus autoritaire, où les mesures sanitaires ont parfois été jugées liberticides.
Les crises successives, qu'elles soient économiques ou environnementales, ont également permis à Macron d'orienter le discours public vers des enjeux comme la sobriété énergétique, tout en minimisant la gravité d'autres problèmes comme l'inflation. Une sorte de tactique pour détourner l'attention des préoccupations immédiates des Français, souvent qualifiés de « Gaulois réfractaires » par l'ensemble du gouvernement durant la pandémie.
Alors que le sociologue Michel Maffesoli évoque des « jacqueries » naissantes face à une culture du contrôle persistante, il semble que les Français, bien que dociles, commencent à éprouver une fatigue face à ces méthodes de gouvernance. Dans un contexte où les mouvements sur les réseaux sociaux prennent de l'ampleur, Macron pourrait être confronté à une révolte à venir, ce qui le pousse à agir contre cette « désinformation » qu'il perçoit comme un danger réel pour la démocratie.
En somme, l’ère actuelle pourrait voir émerger une nouvelle forme de résistance, où la peur, longtemps exploitée par Macron, pourrait finalement se retourner contre lui. Avec une popularité en déclin, le président devra redoubler d'efforts pour éviter une cristallisation des mécontentements largement diffusée par les plateformes numériques.







