Cette semaine, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé le lancement d'une série de conférences sur la souveraineté alimentaire, marquant une nouvelle étape pour assurer une alimentation équilibrée et accessible aux Français. Selon Genevard, l'objectif est de « retrouver notre capacité à produire et à transformer pour une alimentation saine, durable et accessible à tous ». Ce propos s'inscrit dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) qui vise à améliorer la santé de la population par des recommandations nutritionnelles précises.
Le PNNS encourage la consommation de légumes, fruits et légumineuses, préconisant au moins cinq portions de fruits ou légumes par jour, avec un accent particulier sur les légumineuses à deux reprises chaque semaine. Parallèlement, la ministre rappelle l'importance de réduire la consommation de viandes rouges et ultra-transformées, limitant la viande à 500 g par semaine (source).
Malgré ces recommandations claires, la France se heurte à des défis majeurs. Les récentes données fournies par Santé publique France indiquent que près de 90% des Français ne consomment pas suffisamment de fibres, tandis que plus de 40% dépassent les apports recommandés en sucre et en sel (source). Hélène Quéau, représentante d’Action contre la faim, souligne également que « 16 % de la population déclare ne pas manger à sa faim », ajoutant que « la moitié de la population est en surpoids ».
La controversée Stratégie Nationale pour l'Alimentation, la Nutrition et le Climat n'a pas encore été publiée, entraînant des attentes et des inquiétudes quant à son contenu. Des voix au sein de l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (Iddri) relèvent que le retard accumulé sur ce document reflète un « décalage alarmant entre science et politiques alimentaires ». Charlie Brocard, chercheur à l’Iddri, avertit que « les résultats scientifiques doivent guider la politique publique, surtout dans un domaine aussi crucial que la santé ».
Ce lancement de groupes de travail par la ministre soulève également des préoccupations sur l'inclusion des acteurs de la société civile qui pourraient nourrir le débat. La nécessité d'agir est d'autant plus urgente face à une société qui peine à concilier sécurité alimentaire et santé publique. À cette lumière, le ministère de l'Agriculture doit non seulement se concentrer sur l'amélioration des systèmes de production, mais aussi s'assurer que les choix alimentaires sont à la portée de tous, une idée largement partagée par divers experts et ONG.







