À partir des premiers jours de janvier, la majorité des anciens Premiers ministres et anciens ministres de l'Intérieur perdent leur sécurité policière et leur chauffeur. Le Premier ministre Sébastien Lecornu, déjà sensible aux symboles politiques, avait commencé à s'attaquer aux privilèges de ses prédécesseurs lors de son arrivée au pouvoir, en septembre dernier.
« Il est crucial de demander des efforts aux Français lorsque ceux qui dirigent l'État n’en manifestent point », déclarait-il lors d'une interview à la presse régionale. Trois mois plus tard, il met en pratique sa volonté de changement. Comme le rapporte BFMTV, les anciens chefs de gouvernement ne bénéficieront plus d'une voiture avec chauffeur, de secrétariats, ni de protection par des officiers de sécurité.
Cela se traduit par la suppression de 24 postes de policiers affectés à la protection de ces personnalités. Les ressources libérées seront redéployées vers des missions prioritaires, comme la lutte contre le narcotrafic, comme l’a précisé le cabinet de Matignon.
Les 17 ex-hôtes de Matignon ont été informés directement, d’après des messages envoyés par Lecornu et le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez. Des figures politiques telles que Jean-Marc Ayrault et Bruno Le Roux devront s’adapter à cette nouvelle réalité, adoptant un style de vie plus ordinaire.
Exceptions sous surveillance
Cependant, une minorité d'anciens responsables demeure sous protection policière, suite à une évaluation de la menace qu’ils encourent. Des personnalités comme Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, qui ont géré des crises majeures, continuent de bénéficier d'une sécurité renforcée.
Matthias Fekl, ancien ministre de l'Intérieur, a souligné l'importance d'une évaluation rigoureuse de la menace en cas de protection prolongée. À titre d'exemple, certains anciens ministres, comme Jean Castex, ont choisi de renoncer de leur propre gré à toute mesure de sécurité.
Une économie nécessaire
Au-delà de l'image d'exemplarité, cette réforme vise aussi à répondre à des besoins économiques. Alors que Sébastien Lecornu cherche à réduire le déficit public à moins de 5 % du PIB, chaque petite économie compte. En 2024, les avantages de sécurité et de transport des anciens Premiers ministres avaient coûté plus de 1,5 million d'euros à l'État, sans compter les frais de protection policière, évalués à près de 3 millions d'euros annuels, selon un rapport parlementaire de 2019. Au total, presque 5 millions d'euros par an sont ainsi économisés, bien qu'il soit important de reconnaître que cette somme reste relative par rapport à la dette nationale.







