Bruno Retailleau, le président du parti Les Républicains, a appelé le Premier ministre Sébastien Lecornu à déclencher l'article 49.3 de la Constitution pour garantir l'adoption d'un budget 2026 jugé "responsable". Dans un entretien publié ce samedi sur le site Ouest-France, Retailleau a exprimé des préoccupations majeures concernant les concessions faites au Parti socialiste, qui, selon lui, ont conduit à des augmentations d'impôts et à un endettement accru.
"Le Premier ministre ne doit pas céder à la tentation de répondre à toutes les demandes des socialistes," a-t-il insisté. Il critique particulièrement l'accord qui a permis l'adoption du budget de la Sécurité sociale mais a laissé en suspens celui de l'État.
Dans cette perspective, Retailleau plaide pour une politique budgétaire qui réduise à la fois les impôts et les dépenses, tout en restant conforme aux intérêts nationaux. "Ce que je demande, c’est une inversion de cap, une prise de position ferme qui respecte les principes de rigueur budgétaire," a-t-il déclaré.
Cette déclaration survient à la suite d’une commission mixte paritaire qui a échoué à trouver un compromis sur le budget, événement qui a intensifié les craintes d'un blocage parlementaire. Lundi, un Conseil des ministres doit se réunir pour discuter des options futures, avec la possibilité d'une loi spéciale pour reconduire le budget 2025, une solution qui divise les experts. Selon un analyste budgétaire du Monde, "l’importante majorité de droite au Sénat ne semble pas vouloir céder facilement, ce qui complexifie la situation pour le gouvernement".
Retailleau, qui n’a pas ménagé ses critiques envers Lecornu, déplore le manque de communication entre eux depuis l’effondrement du gouvernement précédent, où des décisions clés ont été prises sans consultation adéquate. "Je suis un rural. Je n'apprécie pas qu'on torde une parole donnée," a-t-il affirmé, tout en s’attaquant à la gestion de la dette publique, qu'il attribue en partie aux décisions prises par l'ancien ministre des Finances, Bruno Le Maire.
Alors que la pression monte, le chef du gouvernement doit naviguer des eaux troubles, cherchant à équilibrer les intérêts divergents des partis tout en tentant d'assurer un avenir financier stable pour le pays.







