À l'approche des élections municipales de 2026, plusieurs maires du Trégor, dont Pierre Terrien de Pleumeur-Bodou, ont décidé de tourner la page et de se retirer. Avec vingt-huit ans d’engagement, Terrien évoque sa volonté de profiter de sa famille : « J’ai commencé comme conseiller en 1983 et maintenant, après quinze ans en tant que maire, je souhaite prendre ma retraite. »
Cette tendance de ne pas se représenter semble s'étendre au-delà de Pleumeur-Bodou. Les maires de Trédrez-Locquémeau et Caouënnec-Lanvézéac font également le choix de laisser leur place à de nouvelles générations. Comme l'explique Bernard Lebreton, un analyste politique local, « il est essentiel de faire de la place pour de nouvelles idées et de nouveaux visages en politique locale. »
Cette décision n'est pas uniquement personnelle. Des facteurs professionnels et familiaux jouent un rôle clé. Les maires souhaitent quitter le navire tant qu'ils sont encore en bonne santé et que leur famille est leur priorité. D’après une étude de l’Observatoire des Maires en France, le taux de non-représentation pourrait atteindre 30% d'ici 2026, un signe fort d'une nouvelle dynamique politique dans les zones rurales.
Pour de nombreux maires, cette retraite anticipée est aussi l'occasion d'initier une passation de pouvoir réfléchie. « Nous devons assurer la continuité des projets et des engagements pris vis-à-vis de nos concitoyens », a ajouté un autre maire, qui a souhaité garder l'anonymat. Ainsi, au lieu de craindre les élections, plusieurs élus voient cette période comme une chance d'accueillir de nouvelles voix.
La France, tout en célébrant un changement générationnel, doit aussi se pencher sur ses jeunes dirigeants pour maintenir un avenir dynamique. Que ce soit à Trégor ou ailleurs, la fin d'une ère pourrait bien être le début d'une autre.







