Alors que l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse grève l'agriculture européenne, un autre sujet brûlant mobilise les esprits : l'accord Mercosur, qui pourrait être finalisé d'ici la fin de l'année. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendra bientôt au Brésil dans l'espoir de mettre un terme à des négociations qui ont duré plus de 25 ans. Cet accord de libre-échange promet de favoriser les exportations de l'UE, notamment de voitures, machines, vins et spiritueux, tout en facilitant l'accès aux produits agricoles sud-américains tels que la viande, le sucre, le riz, le miel et le soja.
Avant la signature, il est impératif que le texte soit approuvé par les États membres de l'UE et le Parlement européen. Ce processus s'annonce tumultueux. Selon Vie publique, la Commission européenne a scindé le texte en deux volets : le pilier commercial peut être ratifié par une majorité qualifiée, ce qui représente 55 % des États, soit 15 pays sur 27. Les agriculteurs français, représentés par Emmanuel Macron, demandent cependant un report de l'examen de cet accord, arguant qu'il ne protège pas suffisamment leurs intérêts en période de crise agricole.
Des pays comme l'Allemagne, l'Espagne et les nations scandinaves, en revanche, sont fervents défenseurs de cet accord, souhaitant relancer leurs exportations face à la concurrence croissante de la Chine et aux droits de douane américains. En dépit des réticences françaises, la réaction d'autres pays comme l'Italie pourrait s'avérer déterminante.
Le texte sera ensuite soumis à un vote des eurodéputés. Les premiers pronostics indiquent une forte opposition, notamment de la part des députés français et polonais, renforçant ainsi le climat de tension autour de ce sujet. En effet, plus de 300 eurodéputés, parmi 720 au total, pourraient voter contre cet accord, rendant son adoption incertaine.
Face à cette instabilité, près de 10 000 agriculteurs européens se rassemblent à Bruxelles pour exprimer leur mécontentement. Des mesures de sauvegarde pour protéger les agriculteurs européens contre l'afflux de produits sud-américains sont également à l'ordre du jour, visant à garantir la viabilité des filières sensibles comme la viande bovine et le sucre.
Avec la Commission insistante sur la nécessité d'avancer sur cet accord, il est clair que cette semaine sera décisive. Si l'accord est ratifié, il devra encore passer par le Parlement européen, avec une adoption potentielle au début de l'année 2026.







