Le réalisateur Christophe Ruggia est de nouveau devant la justice ce vendredi à Paris, dans le cadre d'un appel concernant des agressions sexuelles présumées sur l'actrice Adèle Haenel, alors qu'elle était âgée de seulement 12 à 14 ans. La décision initiale, rendue en février 2025, avait condamné Ruggia à quatre ans de prison, dont deux avec exécution sous bracelet électronique.
Ce procès, qui ne cesse de susciter des émotions vives, remonte à un an après les premières révélations. Ruggia, âgé de 60 ans, se retrouve encore face à la comédienne, désormais âgée de 36 ans et doublement césarisée, qui a dénoncé des faits graves survenus lors du tournage de « Les Diables », un film sorti en 2002.
Lors des audiences précédentes, Adèle Haenel a décrit des comportements inappropriés de la part de Ruggia, notamment des attouchements lors de rencontres à son domicile pendant plusieurs années. Ses affirmations avaient été catégoriquement rejetées par Ruggia, qui les a qualifiées de « pur mensonge », en affirmant qu'il n'a jamais ressenti d'attirance pour elle. En réponse à ses dénégations, Haenel avait exprimé son exaspération, interrompant son interrogatoire avec un appel à la décence.
Les agressions auraient eu lieu après le tournage alors que la jeune actrice attendait la promotion du film, mais aussi de manière répétée au domicile du réalisateur tous les samedis après-midi. Ce contexte soulève des questions inquiétantes sur les dynamiques de pouvoir et de manipulation dans l'industrie cinématographique.
En outre, des experts soulignent l'importance de cette affaire dans le cadre plus large du mouvement #MeToo, qui a permis de mettre en lumière les abus systémiques qui existent dans le milieu du cinéma. Un avocat, spécialisé dans les cas d'agressions sexuelles, a déclaré à Le Monde que ce procès pourrait poser les bases pour d'autres victimes de s'exprimer, en offrant une plateforme de visibilité sur leurs expériences.
Quant aux demandes d'indemnisation, le tribunal avait ordonné un versement de 15 000 euros pour le préjudice moral subi par Haenel, ainsi que 20 000 euros pour ses années de suivi psychologique. La pression médiatique et publique continue d'être forte autour de cette affaire, symbolisant non seulement la lutte pour la justice individuelle, mais aussi celle pour un changement sociétal approfondi.
Dans un contexte où de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les abus, l'attention portée sur ce procès pourrait engendrer un impact significatif sur la manière dont les agressions sexuelles sont perçues et traitées dans le monde du cinéma en France.







