Récemment, l'Autorité de la concurrence a été sollicitée par la commission des affaires économiques du Sénat pour examiner la dynamique concurrentielle dans le secteur de l'agroéquipement, se focalisant principalement sur le marché des tracteurs, qui représente 40 % de son chiffre d'affaires.
Cette enquête met en lumière un marché qualifié d'« oligopolistique », dominé par quatre grands industriels : AGCO, John Deere, CNH et Claas, cette dernière ayant une usine au Mans. Ces entreprises ont vu une hausse significative des prix, atteignant jusqu'à 30 % ces dernières années, en partie attribuée à l'augmentation des coûts de production et des attentes de rentabilité.
Selon des experts de l'industrie, cette concentration pourrait nuire aux agriculteurs, qui se retrouvent avec moins de choix et des prix plus élevés. Jean-Pierre Verdier, analyste économique chez France Agri, note que « les agriculteurs ont déjà des marges très serrées, et une telle hausse des coûts peut mettre en péril leur viabilité économique ».
Par ailleurs, l'Autorité de la concurrence s'inquiète également de l'impact de cette concentration sur l'innovation, un aspect crucial pour le développement durable et la compétitivité du secteur agricole. Cela rappelle les préoccupations exprimées par l'Union Européenne concernant les stratégies anti-concurrentielles qui pourraient altérer le marché.
L'enquête se poursuivra, et l'Autorité pourrait proposer des mesures pour renforcer la concurrence, se basant sur des analyses de marchés similaires dans d'autres pays européens, où l'opacité de la fixation des prix a également suscité des interrogations. La situation actuelle incite donc à un débat plus large sur les enjeux économiques face aux défis environnementaux dans l'agroéquipement.







