Le constructeur de pneus Michelin a récemment fait preuve d'une initiative surprenante en restituant 4,3 millions d'euros à l'État français. Ce montant correspond à des crédits d'impôt perçus pour une usine qui a finalement fermé ses portes en décembre 2020, un geste que la société décrit comme étant empreint de responsabilité.
Selon un arrêté du Journal officiel daté du 26 décembre 2025, Michelin a procédé à ce remboursement le 11 décembre 2025. La somme avait initialement été allouée au titre du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), un dispositif instauré entre 2013 et 2021 pour aider les entreprises à améliorer leur compétitivité.
Michelin a précisé que ces fonds avaient été initialement utilisés pour moderniser l'usine de La Roche-sur-Yon, notamment par la rénovation d'ateliers et l'acquisition de nouvelles machines. Cependant, face à la fermeture de l'usine, l'entreprise a jugé nécessaire de « rendre » ce montant à l'État, soulignant que cette démarche était « strictement volontaire ». En effet, le cadre légal du CICE ne stipule pas de mécanisme de remboursement en cas de cessation d'activité d'un site.
Dans une déclaration au micro de l'Agence France-Presse, la société a exprimé sa volonté d'agir de manière éthique en restituant ces fonds. Cela intervient dans le contexte des récentes enquêtes sur les aides publiques aux entreprises, des sujets qui ont été largement débattus au sein de l'Assemblée nationale.
Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a été interrogé sur cette restitution en novembre 2025, promettant un suivi pour garantir que Michelin honore son engagement. Cette action a été salue par plusieurs experts économiques qui estiment que ce type de transparence est essentiel pour renforcer la confiance du public envers les grandes entreprises.
Avec cette décision, Michelin entend montrer l'exemple dans un climat où la responsabilité sociétale des entreprises est sous le feu des projecteurs. Cette nouvelle pourrait bien influencer d'autres sociétés à reconsidérer leur rapport aux aides publiques, et ouvrir la voie à des pratiques plus éthiques et responsables dans l'industrie.







