La politique américaine, incarnée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a provoqué un bouleversement majeur pour le Canada, particulièrement pour le Québec. Avec 73 % de ses exportations dirigées vers les États-Unis, la province francophone se voit contrainte de reconsidérer sa dépendance vis-à-vis de son puissant voisin. Comme l’affirme Christopher Skeete, le ministre des Relations internationales du Québec, cette situation les pousse à explorer de nouveaux horizons.
En regardant au-delà de l’Amérique du Nord, le Québec se tourne vers l'Europe, et plus particulièrement vers la France, qui représente déjà le cinquième partenaire commercial de la province. ”Une symbiose culturelle et linguistique est présente, mais il est temps d’optimiser notre intégration dans les chaînes de valeur”, souligne Skeete. Cela passe par des partenariats stratégiques entre entreprises pour accroître l'efficacité commerciale.
Actuellement, l’accent est mis sur des secteurs prometteurs, notamment l’industrie de l’armement, alors que le Canada cherche à se positionner sur les programmes de réarmement européens, évalués à 800 milliards de dollars. “L'Europe a besoin de nous, tout comme nous avons besoin d’elle,” déclare-t-il, illustrant la nécessité d'une coopération accrue.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : environ 400 entreprises françaises opèrent au Québec tandis que 250 filiales québécoises sont établies en France. Cette dynamique offre une opportunité d'alliance inédite. “Nous devons favoriser des alliances, des acquisitions, des coentreprises. Le repli sur soi des Américains laisse un vide, mais il constitue aussi une opportunité”, conclut Skeete.
En abordant la francophonie en tant que levier économique, le ministre rêve d'une communauté d'affaires francophone prospère. “Imaginez si cette grande famille francophone pouvait devenir un réseau d'entreprises interconnectées,” s’exclame-t-il, vision portée par de nombreux acteurs économiques au Québec.
Cette vision s’inscrit dans un contexte où de nombreux experts soulignent l’importance de diversifier les partenariats économiques pour résister aux aléas politiques. Le Québec pourrait bien tirer son épingle du jeu en renforçant ses liens avec la France, un partenaire de choix pour une transition économique durable.







