Groupe Atlantic, le leader français des pompes à chaleur, pourrait bientôt passer sous le contrôle du groupe nippo-américain Paloma Rheem. Cette transaction, qui a suscité l'attention des autorités françaises, souligne les défis et les enjeux de la transition énergétique en France.
La société vendéenne a récemment annoncé la signature d'un accord prévoyant une prise de participation majoritaire par Paloma Rheem Holdings, un consortium issu de la fusion entre Paloma, Fujitsu General et Rheem, basé à Tokyo. Spécialiste de la climatisation et des systèmes de chauffage, Paloma Rheem représente un acteur incontournable sur le marché international.
Les pompes à chaleur, essentielles au verdissement de l'économie, évoluent dans un contexte de concurrence mondiale, accentué par l'influence croissante des producteurs chinois. Pour le ministère français de l'Économie, ce dossier est d'une importance capitale. Un représentant a déclaré à l'agence AFP : "Nous suivons cette opération de très près, car elle touche à un secteur stratégique pour notre nation." Cette vigilance découle de préoccupations sur l'impact potentiel d'un investisseur étranger sur l'industrie locale.
Les conditions de cette opération imposent une autorisation préalable de Bercy, afin d'évaluer si la transaction respecte les régulations sur les investissements étrangers. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a tenu à préciser : "Si l'acquéreur vise à développer Groupe Atlantic et à maintenir son empreinte industrielle, nous les accueillerons. En revanche, si le but est de démanteler l'entreprise, cela ne pourra pas être accepté."
Alors que certains acteurs de la CGT critiquent le gouvernement pour avoir autorisé des acquisitions jugées fragiles ces derniers mois, la procédure d'évaluation se poursuit. Bercy devra scruter les moindres détails de cette transaction, qui pourrait aboutir à une finalisation d'ici mi-2026.
Avec un chiffre d'affaires approchant les 3 milliards d'euros, Groupe Atlantic, dont le siège est à La Roche-sur-Yon, continue de prospérer grâce à ses 12,000 employés et un large éventail de produits allant des pompes à chaleur aux chaudières. Pour ceux qui suivent de près ce marché, cette annonce pourrait redessiner le paysage de l'énergie en France, où l'électrification est au cœur des politiques gouvernementales. La stratégie nationale vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles, favorisant ainsi une transition vers une consommation électrique accrue dans des secteurs variés tels que le transport et le chauffage.
En conclusion, le dossier de Groupe Atlantic souligne l'équilibre délicat entre la nécessité d'attirer les investissements étrangers et la préservation des intérêts industriels nationaux. Les mois à venir s'annoncent cruciaux pour l'avenir de cette entreprise emblématique.
