Depuis un quart de siècle, la Ressourcerie des Hauts-Cantons (RHC) à Bédarieux se consacre à la transformation d'objets abandonnés en ressources précieuses. Avec à sa tête une équipe dévouée et une centaine de bénévoles, cette association loi 1901 ne se limite pas à stocker des objets hétéroclites ; elle incarne une véritable aventure humaine, contribuant à la création d'un tissu social solide et d'emplois locaux.
Née modestement dans un garage sous l’appellation “Bon débarrass”, la ressourcerie a évolué vers un immense espace situé dans une ancienne biscuiterie datant de 1860. Loin d’être affectée par les crises économiques, cette structure mise sur une approche durable et innovante.
Un pilier de l'économie circulaire
Portées par la nécessité d’aborder la surconsommation, les ressourceries, telles que la RHC, sont devenues des maillons essentiels d'une économie circulaire. "Notre projet vise essentiellement à contribuer à la préservation de la planète", témoigne Bernard Bascoul, président de l’association. Il poursuit : "Nous offrons une seconde, voire une troisième vie aux objets que nous collectons et recyclons ce qui ne peut être vendu."
Un lieu d'échanges et de solidarité
En plus de sa mission écologique, la ressourcerie s'efforce d'apporter des biens à prix abordable. "Un t-shirt à 1 euro permet aux personnes à revenus modestes de s’équiper convenablement," souligne Bascoul. Autre valeur ajoutée : la RHC aspire à créer un espace de convivialité, visant à rompre l'isolement au sein de ce territoire devenu rural.
Avec ses sept salariés et ses nombreux bénévoles, l'association est aujourd'hui un phare d'espoir pour les 45 000 clients congelés chaque année. Environ 400 personnes fréquentent le lieu chaque jour, générant des revenus d'environ 270 000 euros, que Bascoul qualifie de "juste suffisants pour couvrir les salaires et l'entretien", mais insuffisants pour développer des projets ambitieux.
Des projets en attente
Bien que la RHC affiche un chiffre d'affaires encourageant, elle peine à financer des travaux essentiels. "La réfection du toit est estimée à 100 000 euros, et en hiver, nos bénévoles ressentent le froid," alerte le président. Avec un désir croissant d’élargir ses services, la ressourcerie envisage de créer un tiers-lieu pour accueillir d'autres associations ou artistes en résidence.
Marie-Hélène Lavastre, bénévole active, évoque la diversité de la clientèle : "Nous avons trois types de clients : ceux à faibles revenus, les chineurs ou amateurs de vintage, et les militants écologiques. Pour ces derniers, acheter de seconde main est une manière d'agir pour l'environnement."
Un partenariat fructueux
Chaque année, 170 tonnes de marchandises passent par la RHC. Grâce à un partenariat avec la communauté de communes Grand Orb, l’établissement réussit à peser chaque don et chaque collecte. Actuellement, 75 % des objets sont revendus tandis que 20 % sont recyclés, et 5 % seulement finissent en déchet ultime. Le textile en particulier génère environ 40 % des revenus, suivi par la vaisselle, les livres et les meubles.
Pas de vente en ligne, mais de la proximité
Bien que très active sur les réseaux sociaux, la ressourcerie a décidé de ne pas se déplacer vers le commerce en ligne. "Nous privilégions l'échange local, favorisant l’entraide et la solidarité entre habitants," explique Lavastre. À travers des événements réguliers comme des bourses aux vinyles, la RHC reste au cœur de la dynamique locale en prônant l'importance de la seconde main.







