Dans un contexte d'incertitude, la France continue de s'opposer à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, malgré une signature imminente prévue par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de son voyage au Brésil. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a réaffirmé lors d'un entretien ce week-end que le texte en l'état n'était « pas acceptable ».
Les objections françaises, comme l'a rapporté Le Figaro, sont fondées sur trois conditions essentielles : la mise en place de « clauses de sauvegarde solides et opérationnelles », des « mesures miroirs » pour garantir une concurrence équitable, ainsi que des « contrôles sur les importations » afin de protéger les agriculteurs locaux.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a également marqué son désaccord avec le projet actuel, soulignant le besoin de révisions substantielles. Pendant ce temps, le ministre délégué au Commerce extérieur, Nicolas Forissier, a reconnu que, bien que l'accord puisse offrir des avantages économiques aux entreprises, « ces bénéfices ne doivent pas se faire au détriment de l'agriculture locale ».
La critique de cet accord ne vient pas seulement des autorités françaises, mais aussi du milieu agricole, qui redoute une concurrence déloyale. Selon les agriculteurs, l'accord pourrait permettre l'entrée sur le marché européen de produits soumis à des normes moins strictes, déstabilisant ainsi des filières déjà vulnérables. En conséquence, des manifestations sont prévues à Bruxelles pour exprimer leur opposition.
La situation est d'autant plus délicate qu'une décision sur cet accord sera votée par les États européens entre le 16 et le 19 décembre, immédiatement après un vote crucial au Parlement européen sur des mesures de sauvegarde. Les experts prédisent que le refus de la France pourrait entraîner un retard significatif dans la finalisation de cet accord, qui pourrait créer un marché commun de 722 millions de personnes, facilitant l'exportation européenne de divers produits tout en augmentant les importations d'agriculture sud-américaine. En somme, la tension autour de cet accord continue d'augmenter, posant un défi majeur pour les décideurs européens dans les jours à venir.







