Dans la commune de Luché-Pringé, près de La Flèche, un problème de poids sur le pont traversant le Loir empêche les pompiers de mener à bien leurs opérations de secours. Bien que cet édifice soit vital pour la connectivité dans la région, sa limitation à 12 tonnes exclut le camion-citerne pesant 14 tonnes du centre de secours local.
Le pont, déjà vulnérable après plus de 2 000 passages quotidiens, a vu son accès restreint en janvier 2025, des travaux de renforcement ayant été entrepris en mai dernier pour lui permettre de rester opérationnel. Les pompiers se retrouvent ainsi dans l'incapacité d'intervenir dans leur propre zone.
Le capitaine Rodolphe Briffault, en charge du centre, souligne l'urgence de la situation. « Nous avons bataillé pendant un an pour obtenir une dérogation. Ce manque d'accès nous laisse frustrés et démunis face à nos responsabilités envers la population » déclare-t-il. Selon lui, cette contrainte a non seulement un impact sur les interventions d'urgence, mais diminue également l'efficacité du service de secours dans une région qui en a cruellement besoin.
Les pompiers affirment que cette restriction les empêche de participer à 15 à 20 interventions annuelles, engendrant un paradoxe vexant. « C'est frustrant. Nous nous sentons amputés d'une part essentielle de notre engagement », poursuit le capitaine. L'article 32 de la loi du 1er août permettrait de réévaluer ces restrictions, mais pour l'instant, la réglementation reste figée.
Le conseil départemental rappelle que le pont, construit en 1890, a fait l'objet d'un examen rigoureux. Les recommandations en matière de poids visent à garantir la sécurité de l'ouvrage et à préserver son statut de patrimoine local. Pourtant, face à cette situation, l'appel des pompiers pour une plus grande flexibilité reste sans réponse. L’avenir est incertain pour les opérations de secours à Luché-Pringé.







