Dans un acte prisé du monde économique, Michelin a annoncé un versement de 4,3 millions d'euros à l'État français, selon un arrêté officiel nouvellement publié. Ce montant correspond à des crédits d'impôt accordés pour une usine que le fabricant de pneus a depuis fermée.
Le document révèle que cette somme a été transférée au ministère de l'Économie le 11 décembre 2025. Michelin a précisé que cet argent provenait du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), mis en place en France entre 2013 et 2021, destiné à promouvoir la modernisation des sites industriels.
En effet, Michelin avait initialement prévu d'affecter cet argent à l'usine de La Roche-sur-Yon, pour des projets de modernisation tels que le renouvellement des équipements et l'acquisition de machines innovantes. Cependant, après la fermeture de cette usine en décembre 2020, l'entreprise a décidé de rendre cet argent à l'État, affirmant que ce choix découle d'une volonté de responsabilité sociale.
Un remboursement réfléchi et volontaire
Michelin insiste sur le fait que ce remboursement est entièrement volontaire, et non pas une obligation légale, car le cadre du CICE ne prévoit pas de mécanisme de retour d’argent, même en cas de liquidation de site. L'équipe dirigeante, consciente des implications éthiques de cette décision, souhaite démontrer leur responsabilité vis-à-vis des deniers publics.
À Bercy, on conforte cette démarche par des déclarations affirmant que la restitution a été validée comme légale et appropriée, et s'inscrit dans une initiative plus large de transparence des aides publiques. D'après une enquête sénatoriale sur les aides aux entreprises, cette décision a suscité des discussions sur la responsabilité des grands groupes face à l'État.
Le sénateur Fabien Gay, co-auteur d'un rapport sur les subventions publiques, avait interpellé le ministre de l'Économie, Roland Lescure, sur l'engagement de Michelin à rembourser ce montant dans un cadre éthique. Lescure avait alors exprimé son optimisme quant à ce geste volontaire, affirmant que cette restitution serait effectivement concrétisée.
Ce geste de Michelin révèle non seulement une prise de conscience des entreprises vis-à-vis de leur impact sur la société, mais aussi une volonté de redéfinir leur rapport avec l'État, renforçant ainsi la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics. La décision de Michelin pourrait inspirer d'autres entreprises à adopter des pratiques similaires et à répondre favorablement aux attentes sociétales.







