La Commission électorale de Bosnie a décidé, le 24 décembre, d'annuler partiellement les résultats des élections présidentielles dans l'entité serbe de la Republika Srpska, signalant ainsi des « irrégularités » qui pourraient changer le cours du scrutin. Le vote anticipé, qui a eu lieu le 23 novembre, a vu Sinisa Karan, soutenu par le président déchu Milorad Dodik, remporter la victoire avec 50,39 % des voix, tandis que son rival Branko Blanusa a obtenu 48,22 %, l'écart étant de moins de 10 000 voix sur environ 450 000 électeurs. Cette élection a été entachée par une participation notably faible de 35 %.
Dès le jour du scrutin, l'opposition a dénoncé des « fraudes » orchestrées par la coalition au pouvoir. La Commission électorale avait déjà ordonné un recomptage dans plus de cent bureaux de vote. Finalement, elle a annulé les résultats pour 136 d'entre eux, principalement dans des localités comme Doboj, Zvornik et Laktasi, zones où Milorad Dodik a traditionnellement un fort soutien.
Le rapporteur de la Commission, Miso Krstovic, a affirmé que « de nombreuses irrégularités » avaient été constatées, avec des éléments suggestifs pouvant influencer le résultat final, comme l’a mentionné Jovan Kalaba, président de la Commission. L'instance a précisé que sa décision n'est pas définitive et qu'elle peut encore être contestée en justice. Si celle-ci est confirmée, un nouveau vote devra être organisé dans les bureaux touchés.
Milorad Dodik, toujours à la tête de son parti (SNSD), a vivement critiqué la décision, affirmant qu'elle ternit la confiance du public envers le système électoral en Bosnie. Il a appelé les 83 000 électeurs de ces bureaux contestés à se mobiliser lors du prochain scrutin, promettant un écart plus important en faveur de son candidat. De leur côté, les membres du SDS, le parti de Blanusa, ont vu dans la décision de la Commission un « signal encourageant » de leur détermination à défendre la volonté des citoyens.
Cette élection se déroule dans un climat de tensions persistantes, remettant en question la stabilité de la région depuis la guerre des années 1990. Pour comprendre ces enjeux, il est essentiel de rappeler que Milorad Dodik a été destitué par un verdict de justice locale pour avoir ignoré les décisions du haut représentant international, une situation qui a plongé le pays dans une de ses crises politiques les plus graves.
En conclusion, alors que les élections en Bosnie dévoilent des questions fondamentales sur la transparence et la justice du processus électoral, le regard se tourne vers les autorités et les observateurs internationaux pour garantir un scrutin qui reflète véritablement la volonté du peuple. Comme l'a souligné BBC, le bon déroulement de ces nouvelles élections sera essentiel pour restaurer la confiance dans un système déjà ébranlé.







