Le 23 décembre, Washington a pris des mesures drastiques en imposant des sanctions à l'encontre de cinq personnalités européennes militantes pour une régulation stricte des géants de la tech américaine, dont l'ancien commissaire Européen Thierry Breton. Cette décision, qualifiée de censure par le département d'État, vise à protéger les intérêts américains.
Selon Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, ces mesures visent à mettre un terme aux actions qu'il qualifie d'"idéologiques", accusant les Européens de tenter de contraindre les plateformes américaines à censurer des opinions jugées indésirables. Il a affirmé : "L'administration Trump ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale", renforçant ainsi le fossé entre les États-Unis et l'Europe sur ces questions cruciales.
Quatre représentants d'ONG également visés
Thierry Breton, ancien ministre de l'Économie sous Jacques Chirac et commissaire au Marché intérieur de 2019 à 2024, est reconnu pour son rôle clé dans les dossiers numériques. Les sanctions s'étendent également à des représentants d'ONG dévouées à la lutte contre la désinformation, comme Imran Ahmed et Clare Melford, ainsi qu'Anna-Lena von Hodenberg, fondatrice de l'ONG allemande HateAid. Ces acteurs se sont engagés à dénoncer les discours haineux sur internet.
Les États-Unis voient d’un mauvais œil les régulations imposées par l'UE, considérées comme une forme de censure. En effet, l'Union européenne a mis en place des règles strictes pour forcer les plateformes à signaler les contenus problématiques, suscitant la colère des responsables américains. Selon une analyse parue dans Le Monde, ces tensions ne font qu'ancrer un climat de méfiance croissante entre les deux blocs.
Des experts, comme Marie-Louise Bischof de l'Institut des relations internationales, soulignent que cette décision pourrait avoir des conséquences durables sur les relations transatlantiques, exacerber la défiance et rendre plus complexes la régulation numérique globale. "Ce n'est pas seulement une question de technologie, mais une bataille idéologique", affirme-t-elle.
En somme, le conflit qui se profile n'est pas seulement économique, mais bien une lutte pour le contrôle de la narrative numérique entre les États-Unis et l'Europe.







