Le Parlement français se mobilise pour adopter d'urgence une "loi spéciale" qui permettra de financer temporairement l'État et ses administrations. Cette initiative fait suite à l'échec des discussions entre les différentes forces politiques concernant le budget de l'État. Selon des sources proches du gouvernement, des convocations ont été envoyées aux membres des commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat pour des auditions prévues lundi et mardi.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, face à l'impasse budgétaire, n'a pas encore officiellement confirmé le recours à cette mesure. Toutefois, il a annoncé qu'il consulterait, dès lundi, les principaux acteurs politiques pour éviter une paralysie administrative, alertant sur les risques d'un "shutdown" à la française.
Ces concertations débuteront avec les chefs de groupes parlementaires comme Gabriel Attal (Renaissance) et Paul Christophe (Horizons). Les partis d'opposition tels que Les Républicains (LR) et le MoDem devraient également être auditionnés.
Calendrier resserré
Le gouvernement a élaboré un calendrier ambitieux visant à faire voter cette loi spéciale en un peu plus de 24 heures. Un conseil des ministres se tiendra lundi soir, dès le retour du président Emmanuel Macron de sa visite à Abou Dhabi, où il rend hommage aux troupes françaises à l'étranger. Les discussions devraient s'enchaîner rapidement à l'Assemblée puis au Sénat mardi.
Cette loi permettrait de s'appuyer sur le budget 2025, tout en offrant à Sébastien Lecornu l'opportunité de résoudre l'impasse budgétaire qui pourrait autrement engendrer des mois de débats stériles.
La stratégie du gouvernement a récemment réussi pour la Sécurité sociale, adoptée avec le soutien socialiste, grâce à des concessions sur d'autres réformes, notamment celle des retraites. Le recours au 49.3, qui permettrait de passer un texte sans vote préalable, est de nouveau au cœur des discussions, notamment parmi les opposants souhaitant un budget plus responsable.
Philippe Juvin, rapporteur LR au sein de l'Assemblée, a exprimé l'idée d'un accord temporaire qui pourrait être transformé en un vote ultérieur dans l'année. Dans un contexte où le Rassemblement national s'est dit prêt à soutenir la loi spéciale, la majorité espère obtenir le consensus nécessaire pour garantir la continuité de l'État.
Pour le moment, l'exécutif se doit d'agir rapidement pour éviter que la situation ne s'enlise davantage, soulignant la nécessité d'un équilibre entre rigueur budgétaire et protection des intérêts nationaux.







