Le tribunal de commerce de Saint-Malo a pris une décision marquante concernant un cargo russe, gelé dans le port depuis mars 2022. L'armateur, la société Alpha LLC, a été condamné à verser 125 960 euros à Timac Agro, une entreprise malouine qui a pris en charge les dépenses liées à l'entretien du navire et au bien-être de l'équipage. Ce jugement vient à la suite des sanctions européennes imposées à la Russie après le début du conflit en Ukraine.
Entre mars 2022 et août 2025, Timac Agro a réglé des factures pour le carburant, l'électricité, les frais de port et les vivres destinés à l'équipage. Pourtant, l'armateur russe a cessé de rembourser ces coûts à partir de février 2025, se contentant d'un acompte de 30 000 euros sur une créance globale de 156 000 euros.
Selon Me Christophe Nicolas, l'avocat de Timac Agro, "nous allons faire signifier le jugement à l'armateur pour déterminer s'il souhaite faire appel ou s'il préfère payer. S'il choisit de ne pas payer et que le jugement devient définitif, nous procéderons à la vente aux enchères du navire". Ce dernier pourrait se vendre entre 15 et 20 millions d'euros, selon des estimations de David Lebec, directeur financier d'une société maritime.
Avec des implications financières considérables, cette affaire illustre les complications engendrées par les sanctions économiques. Les experts estiment que la vente aux enchères pourrait non seulement récupérer les Montants dus, mais également refléter la valeur durable des biens immobilisés. En effet, le cargo, mesurant 141 mètres de long, a été construit en 2021 et possède une capacité de transport impressionnante de plus de 11 000 m³ de marchandises.
Une porte-parole de l'armateur n'a pas été en mesure de commenter la situation immédiatement. Toutefois, l'affaire a attiré l'attention des médias français et internationaux, soulignant l'évolution des relations commerciales dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles, comme l'indiquent plusieurs rapports de l'Le Monde.
Alors que le délai pour faire appel court entre un et trois mois, l'issue de cette situation pourrait avoir des répercussions significatives sur le commerce maritime, et au-delà, sur les relations internationales. Ce cas sera à suivre de près, car il pourrait poser des précédents pour d'autres navires concernés par les sanctions en vigueur.







