Un groupe d'avocats a récemment saisi la procureure générale de Paris, réclamant une enquête déontologique à l'encontre de Nicolas Sarkozy. Les membres de ce collectif estiment que les condamnations légales de l'ancien président altèrent gravement l'intégrité de la profession d'avocat. En effet, ils s'interrogent sur la légitimité de sa poursuite d'activité dans le barreau alors qu'il fait face à des sentences pénales définitives.
« Il est clair que Nicolas Sarkozy ne peut plus représenter notre profession, il ne devrait plus pouvoir exercer en tant qu'avocat », déclare Me Jérôme Karsenti, l'un des membres ayant initié cette démarche. Pour lui, le code déontologique exige une probité stricte, et une première condamnation pénale constitue déjà un manquement. Les deux condamnations déclarées contre lui, l'une pour corruption dans l'affaire Bismuth et l'autre liée à l'affaire Bygmalion qui touche au financement de sa campagne présidentielle de 2012, posent question quant à son statut d'avocat, selon divers experts de la profession.
Me Christian Charrière-Bournazel, un ancien bâtonnier de Paris, a commenté la situation, soulignant que le bâtonnier a le pouvoir d'agir en cas de condamnations pénales. Cependant, rien n'indique qu'une condamnation entraîne automatiquement une radiation du barreau. À cet égard, le chemin de la sanction peut être long et complexe, comme l'indiquent plusieurs articles de presse, notamment ceux de Le Monde et de Libération.
La question se pose également d'une dimension politique : « Cette initiative pourrait être perçue comme étant plus politique que déontologique », remarque un ancien avocat en situation similaire. En octobre dernier, après sa condamnation dans l'affaire libyenne, un autre groupe d'avocats avait déjà dénoncé des discours de Sarkozy jugés insultants envers les magistrats et l'État de droit. Ce climat de tension ne fait qu'accroître les réserves sur l'intégrité de la profession, un sentiment partagé par des avocats soucieux de maintenir l'honorabilité de leur barreau.
Si la situation s'envenime, le barreau de Paris pourrait être contraint de prendre des mesures plus sévères à l'encontre de l'ancien président, rappelant ainsi à tous que l'éthique demeure au cœur de la pratique juridique.







