La question se pose avec insistance : Nicolas Sarkozy peut-il continuer à exercer en tant qu'avocat après ses multiples condamnations judiciaires ? Un groupe d'avocats a récemment décidé de porter cette question devant la procureure générale de Paris, en réclamant une enquête déontologique sur l’ancien président. Selon ces avocats, les condamnations prononcées à son encontre compromettent les valeurs fondamentales de leur profession.
Ce collectif, composé de neuf membres, exprime une opinion partagée par certains acteurs du monde juridique. Me Jérôme Karsenti déclare : "Nicolas Sarkozy ne peut plus représenter notre profession, il ne devrait plus exercer en tant qu'avocat". Ce point de vue est renforcé par Me Jérôme Giusti, qui souligne : "Une première condamnation pénale constitue déjà un manquement déontologique, alors plusieurs ? C'est inacceptable".
Dans ce contexte, Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, explique que le bâtonnier a le pouvoir de saisir le conseil de discipline, mais aussi le parquet général, afin que le barreau prenne les mesures appropriées. L'éventail des sanctions pourrait aller jusqu'à la radiation, même si aucun texte n'implique qu'une condamnation entraîne nécessairement une exclusion. Il note également que "la demande du collectif semble davantage motivée par des enjeux politiques que par une stricte déontologie".
Nicolas Sarkozy, inscrit au barreau de Paris depuis 1981, fait partie depuis près de quatre décennies du cabinet Claude & Sarkozy, renommé Realyze en 2020. Alors qu'il continue de naviguer dans les complexités de la législation française, son avenir en tant qu'avocat reste incertain, apportant avec lui un débat qui pourrait redéfinir les standards de la profession. Selon Le Monde, la question de sa capacité à incarner les valeurs des avocats est aujourd'hui au cœur de discussions plus larges sur l'éthique professionnelle et la confiance du public dans la justice.







