Dans un contexte de hausse des tensions avec Caracas, Trinité-et-Tobago a récemment annoncé la permission donnée aux États-Unis d'utiliser ses aéroports pour des opérations militaires. Après l'accueil d'un navire de guerre et la présence de Marines, cette démarche souligne une coopération militaire en pleine expansion entre l'archipel et Washington.
Le ministère des Affaires étrangères de Trinité-et-Tobago a confirmé, lundi 15 décembre, qu'il autorisait les aéronefs militaires américains à transiter par les aéroports locaux pour "les semaines à venir" afin de soutenir des "mouvements logistiques". Selon des experts, cette situation pourrait être perçue comme un soutien implicite aux actions des États-Unis dans la région, notamment vis-à-vis du Venezuela, un pays qui se trouve à seulement dix kilomètres des côtes de l'archipel.
Depuis août, les États-Unis ont intensifié leur présence militaire dans les Caraïbes, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue. Cependant, le gouvernement vénézuélien, dirigé par Nicolás Maduro, perçoit ces mouvements comme une tentative d’élimination de son pouvoir pour s'emparer des réserves de pétrole du pays. Cette inquiétude s'est accentuée après la saisie récente d'un pétrolier transportant du brut vénézuélien, laquelle a été attribuée à la coopération de Trinité-et-Tobago, provoquant l'indignation de Caracas.
La vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a qualifié cette action de "piraterie" et a dénoncé une grave violation du droit international, soulignant que Trinité-et-Tobago pourrait être en train de franchir une ligne dangereuse. Les États-Unis, quant à eux, ont insisté sur le caractère logistique de leurs mouvements, affirmant qu'ils facilitent le réapprovisionnement et les rotations de personnel.
Cette relation militaire se renforce sous le gouvernement de la Première ministre Kamla Persad-Bissessar, qui, depuis sa prise de fonction en mai, a affiché des positions fermes contre le régime de Maduro tout en affirmant que Washington n'a jamais sollicité l'archipel pour mener des attaques.
La coopération entre les deux nations a suscité des réactions négatives à Caracas, qui a annulé plusieurs accords gaziers établis avec Trinité-et-Tobago. La présence militaire américaine dans la région a culminé avec une vingtaine d'opérations contre des narcotrafiquants ces derniers mois, selon plusieurs rapports de presse dont celui de France24.
Alors que la situation se développe, il sera crucial de surveiller les implications de cette coopération sur l'équilibre des pouvoirs dans les Caraïbes et la réaction du Venezuela dans les mois à venir.







