Le gouvernement australien, après des années de campagne pour protéger les jeunes utilisateurs, a mis en place une loi interdisant l'accès aux réseaux sociaux pour les personnes de moins de 16 ans. Cette décision répond à des inquiétudes croissantes concernant le harcèlement et l'exposition des jeunes à des contenus inappropriés sur des plateformes telles qu'Instagram, Facebook et TikTok.
En vertu de cette nouvelle législation, les entreprises de médias sociaux sont tenues d'empêcher les utilisateurs de moins de 16 ans d'accéder à leurs services, sous peine de sanctions financières. Cette initiative est saluée par certains experts en sécurité numérique, qui estiment qu'elle pourrait servir de modèle à d'autres pays. Ainsi, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a exprimé son soutien à des mesures similaires, soulignant la nécessité de protéger les enfants des algorithmes exploitant leur vulnérabilité.
“Nous assistons à un tournant historique dans la lutte contre le cyberharcèlement,” déclare la psychologue et spécialiste des médias numériques, Dr. Julie Boucher. Elle souligne l'importance d'une régulation stricte pour garantir la sécurité des jeunes en ligne. Cependant, certains parents s'inquiètent que cette décision puisse créer un fossé entre les générations en excluant les adolescents de l'espace numérique où interagissent leurs pairs.
Dans d'autres régions du monde, des mesures concurrentes commencent à prendre forme. La France envisage d'adopter des lois similaires, tandis que la Nouvelle-Zélande a récemment annoncé son intention de faire de même. Des pays comme le Pakistan et l'Inde s'efforcent d'introduire des règlements qui obligent les réseaux sociaux à demander le consentement parental, ou exigent une vérification d’âge avant que les utilisateurs puissent créer un compte.
En parallèle, la Malaisie prévoit de suivre l'exemple australien, avec un calendrier de mise en œuvre à partir de 2026. La mesure fait suite à d'autres initiatives dans le monde visant à limiter l'exposition des enfants à des contenus potentiellement nuisibles. Néanmoins, des questions persistent quant à l'efficacité de ces restrictions, notamment sur la façon dont les plateformes vérifieront l'âge des utilisateurs et comment elles géreront les contournements potentiels.
Les inquiétudes autour des effets néfastes des réseaux sociaux sur les jeunes continuent de susciter des débats passionnés. Certains pensent que cette réaction législative est nécessaire alors que d'autres, notamment aux États-Unis, critiquent ces restrictions comme des atteintes à la liberté d'expression. Les médias américains ont déjà lancé un appel à des sanctions contre l'Australie pour cette loi, arguant qu'elle pourrait impliquer des obligations inéquitables pour les entreprises américaines.
Finalement, il reste à voir si cette initiative audacieuse est couronnée de succès ou si elle sera confrontée à des défis importants dans la mise en œuvre de ses objectifs, comme l'affirme le professeur en sociologie des médias, Marc Dupuis. Selon lui, “la clé résidera dans la capacité des gouvernements à équilibrer protection et liberté.” Cette mesure serait alors une première mondiale, mais aussi un exemple à suivre pour d'autres pays dans leur quête pour assurer la sécurité des jeunes dans l'univers numérique.







