Lundi, quatre personnes ont été blessées à la suite d'explosions survenues dans l'usine Elkem à Saint-Fons, près de Lyon. Parmi les victimes, l'état d'un employé est jugé critique. Selon les dernières informations rapportées par Le Progrès, un ingénieur chimiste et deux techniciens, ainsi qu'une personne du département santé environnement, se trouvaient dans l'atelier pilote de l'usine, classée Seveso seuil haut, lors de l'incident.
Le parquet de Lyon a confirmé que trois des blessés avaient subi des brûlures graves et a ouvert une enquête pour « blessures involontaires par personne morale » ayant entraîné une incapacité supérieure à trois mois. La Division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS) et la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS) ont été mandatées pour faire la lumière sur ce qui a causé l'explosion.
Des circonstances inquiétantes
Jean-Pierre Lerat, directeur de l'usine, a indiqué que l'explosion pourrait être liée à une émission d'hydrogène survenue lors d'une manipulation. Cette opération concernait une méthode de dévolatilisation d'huiles de silicone hydrogénées, une pratique habituelle dans les ateliers pilotes. Cependant, un dysfonctionnement a conduit à une situation d'urgence. « Il y a eu une réaction qui s'est mal déroulée, et lors de l'intervention, une émanation d'hydrogène a pu déclencher l'explosion », a expliqué le porte-parole de l'entreprise, Guillaume Artois.
Pour maîtriser l'incendie qui a suivi l'explosion, environ cent pompiers ont été mobilisés. En raison de la gravité de la situation, l'autoroute A7 ainsi que les voies ferrées et fluviales à proximité ont été temporairement fermées, tandis qu'un millier de résidents des environs ont été confinés par mesure de sécurité.
Il est à noter qu'un incident similaire s'était déjà produit sur le site en 2016, entraînant la mort d'un employé à cause d'un incendie. Des experts mettent en garde sur les risques associés aux installations classées Seveso, soulignant l'importance de la conformité aux normes de sécurité pour éviter de tels accidents à l'avenir.
Alors que des enquêtes se poursuivent, la récurrence de ces incidents amène à interrogations sur la sécurité dans les usines chimiques de la région et la nécessité d'un contrôle renforcé. Les avis d'experts en sécurité industrielle, comme celui du professeur Thierry Verdier, soulignent que l'anticipation des risques est essentielle dans ce secteur. « Il est impératif d'améliorer la formation des employés et de renforcer les protocoles de sécurité pour minimiser les risques d'accidents », a-t-il déclaré.







