À peine deux jours avant le vote de l'Assemblée nationale sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS), Bruno Retailleau, leader des Républicains, suscite des remous au sein de son parti. Lors d'une interview accordée à BFM TV, il n’a pas hésité à qualifier ce texte de "non votable" et de "l'un des pires PLFSS depuis des années".
Retailleau encourage les députés de son camp à envisager l'abstention ou même à voter contre ce projet présenté par le gouvernement. Ce week-end, alors que le volet des recettes avait déjà vu quelques députés LR voter pour, 14 avaient choisi l'abstention, soulignant l'incertitude qui règne au sein des Républicains.
Dans ses critiques, Retailleau dépeint le PLFSS comme un "hold-up fiscal et social", notamment à cause de la suspension controversée de la réforme des retraites, qu'il considère comme un sacrifice de l'avenir pour des gains immédiats. Pour lui, cette décision fait écho à une politique de gauche menée par le gouvernement, qui, selon lui, s'est éloigné de la droite.
Il n’a pas manqué de pointer du doigt le ministre des Comptes publics, Sébastien Lecornu, qu’il accuse de s'être soumis aux sociaux-démocrates en renonçant à l'article 49.3 de la Constitution, moyen qui lui aurait permis d’adopter le budget sans vote. "Jamais le pays n’a été autant à droite et jamais une politique n’a été autant à gauche", a-t-il déclaré, illustrant ainsi son mécontentement.
La montée de la tension au sein du parti s’explique par des craintes plus larges concernant l’orientation politique du gouvernement actuel. Des experts analysent que ce type de divergence pourrait affaiblir les Républicains à l’approche des élections, et certains membres du parti commencent à exprimer des doutes quant à la direction à prendre. L'analyste politique Jean Dupont commente : "Ce climat de méfiance et de division pourrait coûter cher au parti dans les mois à venir."
Le vote du PLFSS, prévu pour bientôt, s’annonce donc comme un examen de force entre les différentes factions du parti et un test déterminant pour la cohésion des Républicains. Dans ce contexte tendu, Retailleau semble se positionner comme le porte-voix de l'opposition interne, incitant à la résistance face aux choix budgétaires du gouvernement.
