Après un marathon de débats ayant duré près de trois semaines, le Sénat a voté, lundi, un projet de loi de finances (PLF) pour 2026 avec 187 voix pour et 109 contre. Ce texte a été largement remanié par la majorité sénatoriale, une coalition rassemblant la droite et les centristes.
Le projet, qui est désormais la base des discussions en commission mixte paritaire (CMP), doit rassembler vendredi sept députés et sept sénateurs pour tenter de parvenir à un accord. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, reste optimiste quant à la possibilité de finaliser un compromis d'ici le 31 décembre, malgré un contexte politique délicat.
Si un accord n'est pas trouvé, des discussions budgétaires pourraient se prolonger jusqu'en janvier, nécessitant potentiellement l'adoption d'une loi spéciale afin d'assurer la continuité des services de l'État. Le chef du gouvernement a promis une approche renouvelée pour faire adopter les budgets, sans recourir à l'article 49.3, mais les tensions au sein de l'Assemblée nationale rendent la situation précaire.
La majorité sénatoriale a mis en lumière des enjeux critiques, notamment la nécessité de réduire le déficit public, prévu à 5,3 % du PIB pour 2026, alors qu'il était déjà à 5,4 % en 2025. Comme rapporté par Le Monde, des membres du gouvernement, comme le ministre des Finances, soulignent que respecter ce seuil est essentiel pour maintenir la confiance des marchés.
Le projet de loi inspire déjà des réticences de la part des oppositions, qui réclament davantage de mesures fiscales pour les grandes entreprises, un point de friction central. Christine Lavarde, sénatrice des Républicains, a exprimé son scepticisme, arguant que toute initiative visant à augmenter la pression fiscale ne pourrait recevoir son soutien. De plus, les militant·e·s socialistes et écologistes anticipent des défections et refusent de soutenir une loi qui manquerait d’assurances sur des avancées sociales significatives.
La difficulté, donc, sera d'atteindre un équilibre entre les exigences de la droite, qui reste ferme sur ses positions, et celles des partis de gauche, en quête de concessions sur la taxation des entreprises et des ménages aisés. Un climat peu favorable qui exige des négociations serrées au sein de la CMP, où la majorité ancienne pourrait peser en faveur d'un compromis. Toutefois, l’avenir immédiat reste incertain, et l’absence d’un soutien fort du côté gauche pourrait bloquer le texte en cas d’accord.
Sur ce point, l’ancien Premier ministre, Élisabeth Borne, a évoqué la nécessité d’un retour au 49.3, une option qui ne serait pas sans risque, car elle pourrait entraîner un vote de défiance de la part de l’opposition, selon Olivier Faure, le chef des socialistes.
Alors que le gouvernement s’efforce de surmonter ces obstacles, les responsables politiques, experts et citoyens attendent avec impatience les déductions qui émergeront des discussions à venir. Comme le souligne un négociateur socialiste, « il est crucial que le compromis se réalise maintenant pour éviter de nombreuses complications plus tard. »







