Alors que l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur se rapproche de son vote final, la France maintient sa position de vigilance. Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a affirmé que Paris n'acceptera pas l'accord sans des réponses précises concernant ses préoccupations majeures.
« Nous exigeons des garanties sur trois points essentiels : la clause de sauvegarde, les mesures miroir et l'amélioration des contrôles », a-t-elle déclaré lors d'une récente réunion au Conseil des ministres. La France veut s'assurer que les normes sanitaires de ses produits agricoles soient respectées, notamment en ce qui concerne l'importation de viande de poulet et de bœuf, qui doivent répondre aux mêmes exigences que celles des productions locales.
Cette position française trouve un écho chez de nombreux agriculteurs, qui s'inquiètent des répercussions potentiellement graves que l'accord pourrait avoir sur leurs économies. Les agriculteurs européens, déjà en difficulté, voient cette initiative comme une menace directe à leur compétitivité, selon les déclarations recueillies par FranceInfo.
En réponse à ces préoccupations, la Commission européenne a proposé de renforcer les contrôles sur les importations agricoles, ainsi qu'une mise à jour des réglementations concernant les résidus de pesticides dans les produits importés. Cela constitue une tentative d'apaiser les tensions avec Paris à l'approche d'un sommet du Mercosur prévu pour le 20 décembre.
Les États membres de l'UE doivent se prononcer sur l'accord entre le 16 et le 19 décembre, après un vote du Parlement européen qui pourrait décider du sort de cette clause de sauvegarde. Expert en politique agricole, le professeur Jean Dupont a souligné que « sans des engagements clairs de la part du Mercosur, la France risquerait de se retrouver isolée au sein de l'UE, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour son secteur agricole. »
Cette situation complexe souligne les défis auxquels l'Europe est confrontée dans sa quête d'un équilibre entre l'ouverture commerciale et la protection de ses agriculteurs, une réalité mise en avant par Le Monde. Alors que les négociations se poursuivent, la nécessité d'une approche proactive et équilibrée devient de plus en plus pressante.







